Rémi Fontaine analyse la dernière manoeuvre au sein de l'Education nationale :
"Semaine de quatre ou cinq jours, cours le matin et sport l’après-midi, raccourcissement des vacances d‘été : autant de sujets répétitifs et controversés au menu du «comité de pilotage» de la Conférence nationale sur les rythmes scolaires, installé très technocratiquement ce lundi par le ministre de l’Education nationale Luc Chatel. Ce comité […] comprendra une quinzaine de personnalités et des membres associés. Il sera présidé par Christian Forestier, administrateur du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), un ancien directeur de cabinet de Jack Lang (ouverture à gauche oblige !). Il travaillera «en tandem» avec Odile Quintin, qui est depuis 2006 «directeur général de l’Education à la Commission européenne». […]
Georges Fotinos, professeur à l’université de Tours et «spécialiste» des rythmes scolaires, préconise notamment de repousser la fin de l’année scolaire d’une à deux semaines en juillet, de porter à deux semaines les congés de la Toussaint et d’instaurer une période de repos en mai, selon une étude transmise à la presse. La semaine de quatre jours de classe, adoptée par la majorité des écoles depuis 2008, est également battue en brèche par de nombreux acteurs. Certains demandent un étalement de la semaine sur cinq jours (avec le mercredi). […]
Le sujet pourrait être intéressant s’il n’était pas lié aux aléas de l’alternance politique et à la dictature idéologique de l’école unique. Ainsi change-t-on plus ou moins régulièrement et contradictoirement les données nationales en s’appuyant sur de tels comités Théodule et en prétextant de l’intérêt des enfants, là où s’ingèrent souvent des enjeux corporatistes (tourisme, enseignants, familles éclatées…). De même qu’il n’existe pas de scolarité similaire pour tous de 3 à 18 ans, imposer univoquement des rythmes (comme des programmes) scolaires pour tous, sans laisser la place à une certaine initiative des établissements et des régions (en fonction notamment de l’expérience des enseignants et des parents) revient là aussi, selon la tare originelle du Mammouth scolaire, à offenser la féconde liberté de l’enseignement."