Sacrifier la politique familiale : une idée dangereuse électoralement

Communiqué de Laissez-les-vivre :

"Sacrifier la politique familiale : une idée tentante, fondamentalement injuste et sans doute dangereuse électoralement, même à court terme. Pour parvenir au double objectif de réduction des dépenses publiques et de complaisance vis à vis d'un plus grand nombre de Français, de plus en plus d'hommes politiques considérés de droite n'hésitent plus à lancer des ballons d'essai ayant tous comme dénominateur commun l'alignement de la politique familiale dès le premier enfant. Idée à l'origine de gauche, conçue pour saper le caractère prétendument nataliste de la politique familiale française, elle figurait néanmoins, sans que le financement en ait été prévu, dans la campagne électorale de 2007. C'est désormais à budget équivalent que plusieurs hommes politiques suggèrent d'instituer une allocation dès le premier enfant, soit en diminuant considérablement le montant de l'allocation à 60 euros -proposition ESTROSI en juin 2011- idée qui a apparemment été abandonnée, soit comme l'a évoqué de M. Bruno LEMAIRE, responsable de la plate-forme électorale du candidat SARKOZY pour 2012, en fiscalisant ces dernières.

Dans le même temps, la réforme prévue pour l'automne du supplément familial de traitement pénalisera d'autant plus les fonctionnaires que leur nombre d'enfants est élevé. Parallèlement le rapport GRESY, également empreint d'idéologie du genre, prévoit tout en rétrécissant le congé parental de TROIS à UN AN, de l'octroyer également dès le premier enfant. Ce 8 septembre, M. FILLON proposait d'assujettir le complément de libre choix à la CSG. Ces mesures ont en commun d'être profondément injustes car elles cassent le principe fondateur de la politique familiale, son horizontalité : la redistribution des familles sans enfant ou avec un seul enfant vers les familles avec plusieurs enfants. Il est certain qu'il est en apparence plus payant électoralement parlant de contenter 3 millions et demi de foyers comptant un seul enfant de moins de 18 ans que le million de familles de trois enfants et les trois cents mille familles de quatre enfants et plus. Mais les calculs électoraux ne relèvent pas toujours de sciences exactes et peuvent s'avérer faux : les élections se gagnant plus souvent aux marges qu'au centre.

Depuis de nombreuses années INSEE et INED mentent sur la bonne santé de la démographie française affirmant notamment qu'elle est supérieure à celle de la plupart des autres pays européens parce que « les françaises plébiscitent le modèle de deux enfants avec au moins trois ans d'écart. » Il s’agit là d’un pur et dur matraquage idéologique dont le but est de délégitimer la politique familiale. Mais que serait la démographie française sans les presque quatre vingt mille naissances de rang 3 et les trente trois mille de rang 4 et plus (chiffres France métropolitaine 2009)? Les naissances ne seraient alors que de six cent quatre vingt mille ce qui ravirait sans doute les écologistes mais constituerait une catastrophe humaine et économique. C'est bien pour cela que les familles qui comptent un troisième, un quatrième enfant et au-delà déjà écologiquement incorrectes et bientôt politiquement incorrectes ont besoin d'une vraie politique familiale. Laissez-Les-Vivre appelle à la mobilisation de toutes les familles pour conserver la politique familiale française et son originalité basée sur la redistribution horizontale et le quotient familial. Avant que les plate-formes électorales des élections présidentielle et législatives soient établies, contactez d’urgence vos candidats pour leur prouver que les familles nombreuses sont organisées et déterminées."