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France : Politique en France

Saint-Pierre-et-Miquelon : un député RN chassé en pleine messe par la femme du préfet

Saint-Pierre-et-Miquelon : un député RN chassé en pleine messe par la femme du préfet

D’Hélène de Lauzun :

Au cœur de la bataille pour les législatives qui doivent se tenir en France dimanche 30 juin, un incident peu commun est survenu à une candidate du Rassemblement National, en lice pour le poste de député pour la circonscription d’outre-mer de Saint-Pierre-et-Miquelon. Alors qu’elle assistait à la messe dominicale en la cathédrale de la ville de Saint-Pierre, elle s’est fait expulser en pleine cérémonie comme personne indésirable. Elle dénonce la confiscation de l’autorité locale par une clique mue par une violente rancœur idéologique. Nous avons recueilli son témoignage.

Patricia Chagnon, par ailleurs députée européenne membre du groupe Identité et Démocratie, se présente pour les élections législatives sur la circonscription de l’île de Saint-Pierre-et-Miquelon en Atlantique nord comme candidate pour le Rassemblement National. Depuis quelques jours elle est en déplacement sur l’île pour faire campagne. Sur place, elle a pu mesurer une hostilité orchestrée contre sa personne et son parti, avec la complicité des autorités locales, en l’occurrence en la personne du préfet, représentant de l’autorité de l’Etat sur l’île.

Dimanche 23 juin était célébrée sur l’île la traditionnelle fête des Marins, prévoyant, à l’issue de la messe dominicale, une bénédiction des bateaux présents dans le port de Saint-Pierre. Patricia Chagnon était présente à la messe en la cathédrale de la ville, non en tant qu’élue ou candidate, mais bien en tant que simple fidèle. Installée au premier rang, où à son arrivée restaient quelques places vides, Patricia Chagnon a été abordée par deux femmes au moment de la communion. Pensant initialement que ces personnes étaient là pour donner l’eucharistie, la députée ne s’est pas tout d’abord pas méfiée. Mais les deux personnages, qui s’approchaient dans un but bien précis, s’en sont violemment pris à elle en lui demander de quitter l’Assemblée. « Madame, votre place n’est pas ici, sortez s’il vous plaît », s’est vu signifier la candidate. Après avoir demandé à ses interlocutrices de patienter jusqu’à la fin de la messe, et devant leur insistance et leur agressivité, Patricia Chagnon a préféré se lever et partir à leur injonction, soucieuse d’éviter un esclandre susceptible de troubler le recueillement des fidèles au moment même de la communion.

Profondément choquée d’un tel traitement, Patricia Chagnon ignorait au moment des faits qui étaient les deux femmes chargées de son expulsion. La première fut vite identifiée grâce à ses connaissances sur place : il s’agissait de l’ancienne maire socialiste de Saint-Pierre. L’identité de la deuxième est restée dans un premier temps mystérieuse. A l’issue de la messe, un rassemblement avait lieu sur les quais pour la bénédiction des bateaux. Patricia Chagnon y a rencontré le préfet, qu’elle a salué. La réponse du représentant de l’Etat fut plus que froide. Comme la candidate tentait d’attirer son attention sur les faits d’une extrême gravité qui venaient de se produire dans l’église, elle découvrit avec stupéfaction le fin mot de l’histoire : la deuxième personne n’était autre que l’épouse du préfet, qui après avoir lâché l’information refusa brutalement toute discussion.

Dans cette folle campagne, ce n’est pas la première fois que Patricia Chagnon s’est heurtée à l’hostilité ouverte de l’administration locale. Quelques jours plus tôt, le 18 juin, elle s’est vue empêchée de déposer une gerbe pour la commémoration de l’Appel du Général de Gaulle. Le préfet aurait reçu des instructions depuis Paris pour ce faire, arguant du fait que le mandat de Patricia Chagnon avait pris fin le 9 juin, avec les élections européennes. La députée européenne a mené son enquête : l’argument était fallacieux, car le règlement du Parlement européen prévoit que les députés de la législature précédente restent titulaires jusqu’à la convocation de la nouvelle assemblée, soit cette année au 16 juillet. Patricia Chagnon a tout de même pu assister aux cérémonies – sans dépôt de gerbe – et arborer son écharpe d’élue, mais a mesuré déjà à cette occasion la haine dont elle faisait l’objet – tout simplement en raison de son appartenance au Rassemblement National. Son expulsion de la cathédrale de Saint-Pierre n’était qu’un nouvel épisode d’un scénario orchestré localement, avec l’aval ou tout du moins la tolérance coupable de Paris.

Depuis les faits, l’entourage du préfet estime que la faute est du côté de Patricia Chagnon, qui n’aurait jamais été expulsée mais simplement invitée à « changer de place. » Une version que la candidate récuse : s’il ne s’agissait que d’un malentendu, pourquoi la femme du préfet ne s’est-elle pas excusée, même de manière purement formelle ? Pourquoi le préfet lui-même aurait-il refusé de discuter ?

Les faits sont graves et quasiment sans précédent. L’expulsion de Patricia Chagnon en pleine messe par l’action d’une ancienne maire et de l’épouse du préfet est une atteinte d’une rare violence à sa liberté de pratiquer sa religion. L’enceinte sacrée de l’église n’a pas été respectée par des femmes sans scrupules, agissant sans aucun mandat autre que celui de leur bonne conscience d’agir au service d’un prétendu camp du bien. A ceux qui lui ont demandé si elle avait été « invitée » à la cathédrale, Patricia Chagnon répond avec simplicité : « je suis catholique pratiquante, et chaque dimanche, je suis tout simplement invitée à l’église par Jésus ! »

Pris par la distribution de la communion, le curé n’a pas vu ce qui s’est passé. Contacté par Patricia Chagnon dans l’après-midi du dimanche, il s’est dit profondément choqué de la violence des faits.

La députée ajoute : « Nous n’avons plus affaire à des représentants de l’Etat, mais à des militants idéologiques, qui se permettent d’intervenir en pleine période électorale, avec un sentiment d’impunité totale. » Patricia Chagnon n’a pas l’intention de laisser passer « l’incident », qui devra remonter jusqu’au ministère de l’Intérieur. A deux reprises, elle s’est retrouvée victime d’un militantisme politique agressif et déterminé, procédant de manière opaque. Patricia Chagnon n’a par exemple jamais reçu le courrier lui interdisant de déposer sa gerbe le 18 juin, mais a dû se plier à des pressions sournoises et dénuées de toute transparence.

Patricia Chagnon tient à rappeler que son aventure n’est que l’expression de ce que pourquoi le Rassemblement National entend se battre de toutes ses forces lors du prochain scrutin : la restauration de la crédibilité de l’Etat, gravement malmenée par des fonctionnaires et des politiques corrompus.

Article originellement paru en anglais pour The European Conservative

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20 commentaires

  1. Robespierre serait-il de retour? Si oui, n’oublions pas qu’il a été guillotiné. Alors, attention, Macron, tu vas trop loin ou alors tu ne sais pas ce qu’est la démocratie….

  2. A peine croyable…
    Ces deux harpies osent-elles se dire chrétiennes? Leur attitude est condamnable aussi bien légalement que moralement.
    Tout mon soutien à cette courageuse députée européenne.

    • Croient-elles en un christianisme aborto-compatible ?
      Si oui, pensent-elles qu’elles peuvent communier ?

      • Je ne peux répondre à leur place mais il est bien triste et incohérent de se dire catholique et favorable à l’avortement en effet, tout cela sous prétexte d’une charité mal comprise.

    • Mais que font une socialiste et l’épouse du représentant de la république satanique dans une église ?
      Ce prêtre ne m’a pas l’air très courageux !
      Ceci dit, si c’était Z le candidat, l’incident n’aurait jamais eu lieu…

  3. C’est vraiment du MACRONÉRON tout craché, peut-être que dans les semaines qui viennent aurons-nous des chrétiens transformés en torche pour sauver la RIPOUblique et ses sbires !

  4. Avec les tricoteuses de Saint-Pierre et Miquelon, c’est la macronie totalitaire et génocidaire en marche ! …

  5. En fait LFI est deja aux mannettes avec ces CAUCESCU ultramarins mais on sait ce que Chience PO et l ENA sont capables de produire depuis des années !!!

  6. Il n’y a plus de limite, la laïcité républicaine s’insinue partout. Les églises deviennent le nouveau champ de bataille. L’arc républicain décoche ses flèches mortifères en pleine eucharistie. Ce n’est plus le prêtre qui décide ou pas de donner la communion, c’est l’administration qui s’en charge.
    Les fascistes ne sont pas ceux que l’on croit.

  7. c’est la République exemplaire de Macron, c’est son Projeeeet ;
    qui a le monopole des valeurs d’ Humanisme, de Tolérance, de Dialogue, de vivre ensemble métissé.
    qui a le devoir de faire la chasse aux Bêtes immondes jusque dans le sanctuaire, 24h/24.

    le curé a-t-il protesté ??

    • Il paraît qu’il n’a rien vu, le cher homme… ou bien “on” lui fait comprendre qu’à ce moment, il avait intérêt à détourner les yeux ?

      Ce que je trouve regrettable, c’est qu’il ne s’est trouvé personne pour foutre ces 2 mégères hors de l’office !

    • Non seulement le curé, mais l’évêque, que fait-il ? À plat ventre comme les autres devant les autorités républicaines… Et François ! Va-t-il réagir? Sans doute pas, trop occupé qu’il est à tenter d’éradiquer la messe latine traditionnelle…

  8. Il fallait déranger le curé : c’est lui le maître des lieux.

  9. Avec l’Ile d’Yeux, ils se valent guère plus, les mieux pensants initié(e)s !… MLP avait essuyé les plâtres avec ce même genre d’engeance ! Si il y a retour de manivelle, faudra plus êtres surpris dorénavant ! 40 hivers que ça dure cette pseudo démocratie à 1 tuyau … Au début, c’était que du “Kandiraton” , puis des Légendes et des ragots, mais avec les décennies, la réalité apparait clairement ! Il n’y a pas de démocratie envisageable durablement, avec ces engeances là ! C’est évident ! c’est pas faute d’avoir essayé pourtant, depuis 1985 !

  10. ce qqui me fait sourire l’ancienne maire socialiste socialiste rimerait-il avec Christianisme maintenant je rêve. Le ,p(réfet est un mufle et sa femme une diablesse mais ce beau monde doit être pour l’avortement l’euthanazie et tutti quanti, dehors de l’église raus

  11. Le 7 juillet, ce n’est absolument pas certain que le RN obtiendra 289 députés.
    Cependant, s’il les obtient, il faudra régler les comptes de toute cette chienlit, elle porte un préjudice mortifère à notre pays, elle impose une dictature de la pensée, elle persécute tous ceux qui aiment et veulent sauver la France, elle légitime la violence. Il s’agit de crapules, y compris cette pauvre femme de préfet, il faudra les mettre au pas.

  12. Je rappelle que “la femme du préfet”, en bon français cela se dit “madame la préfète”.

    • Petite correction : “Mme la Préfète” est le titre donné à une femme qui exerce la fonction préfectorale et non pas l’épouse ou la compagne du Préfet. Tout comme l’épouse du président de la République, qui n’a officiellement aucun statut, la femme du préfet n’en a pas davantage.

  13. Il faudrait que le curé refuse la communion à ces deux-là jusqu’à ce qu’elles s’excusent publiquement, au moins vis-à-vis de la paroisse, puisqu’elles ont de fait profané la messe

  14. Comme le définit si bien Me Georges-William Goldnadel, Patricia Chagnon a été victime du “privilège rouge” qui assure l’impunité totale aux membres du régime ou du NFP, quelles que soient leurs attaques contre des représentants de l’extrême-droâââte !
    Et les juges du SM n’y trouveront rien de répréhensible.

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