Enfin, selon la théologie version Sens Commun… :
"[…] Sens Commun a posé une idée maitresse, cette idée-maîtresse, c’est de peser de l’intérieur, c’est d’être le levain dans la pâte. C’est notre modèle d’action tel qu’il a été défini lors de notre fondation. Il est normal qu’au moment d’un rendez-vous aussi important que la primaire nous assumions notre vocation qui consiste à influencer de l’intérieur la loi, la règle et la norme. M. Poisson n’est pas du tout dans cette idée-maîtresse, ce que je respecte entièrement. Le PCD est un parti frère qui se décline autour d’une autre approche : influencer de l’extérieur. On a toujours été d’accord sur cette distinction, et M. Poisson nous avait dit très clairement : vous êtes vous, je suis moi, pas de confusion. Il ne peut maintenant nous demander de devenir le PCD. On se doit de respecter notre raison d’être. Mais on travaille de façon très cohérente au quotidien dans les régions avec les élus PCD. Encore une fois, c’est un parti frère.
Par conséquent, conformément à notre idée originelle, nous devons peser sur une personne qui soit en situation de devenir président de la République. On a donc cherché dans les candidats présidentiables celui qui était en capacité de le devenir, et qui avait à la fois des points de convergences et des points de cohérence. On a estimé que, dans le programme de François Fillon, il y avait suffisamment de points de convergences pour qu’on puisse travailler avec lui. La convergence ne signifie pas la symétrie parfaite. On a conscience du réel, on ne peut pas demander à François Fillon de devenir nous brutalement, mais on établit avec lui des ponts. Et ces ponts constituent des digues à l’abri desquelles nous pourrons peser pour combattre des machines délétères qui sapent l’éducation de nos enfants, les fondamentaux de notre pays. François Fillon compte un grand nombre de domaines dans lesquels on peut, à l’abri des digues, mener ce travail de fond.
Quels sont ces points de convergences ?
Il y a la famille d’abord où, avec beaucoup de réalisme, M. Fillon dit qu’il veut faire barrage aux attaques contre la filiation. Le lien entre le mariage et la filiation est l’aspect le plus toxique aujourd’hui dans la Loi Taubira. On n’aspire pas à la pureté et à un changement immédiat de notre société car ce n’est pas possible, mais nous pensons que sur la filiation, François fillon est suffisamment convainquant pour pouvoir bâtir une digue."
Sic. L'homme qui a refusé de manifesté avec La Manif Pour Tous et, pire, a dénigré les Manifs pour Tous, serait… convaincant ! Ce qui nous amène aux points de divergences :
"Bien entendu, il y a des domaines dans lesquels nous aimerions qu’il aille plus loin, comme par exemple sur la filiation ou sur l’abrogation de la loi Taubira. Mais nous avons conscience que le contexte ne le permet pas. Je voudrais citer une phrase de Saint-Thomas d’Aquin, qui nous a guidés dans notre choix : « On ne peut pas imposer à un peuple des lois qu’il ne peut assumer, sinon vous le contraignez à pécher ». Il y a eu un véritable affaissement culturel, intellectuel et spirituel de notre pays qui fait qu’aujourd’hui, François Fillon n’est pas en mesure de soutenir le mot abrogation. Pour qu’on puisse y travailler et y arriver à l’avenir, nous avons besoin de digues. C’est notre vocation. Mr Poisson fait le choix d’exiger l’idéalité immédiatement sans prendre en compte le réel. Je respecte ce choix mais il ne peut nous l’imposer.
On reproche à François Fillon ses absences aux manifestations contre la loi Taubira ou son vote en faveur de l’avortement comme étant un droit fondamental…
Les manifestations, je les ai toutes faites car la confiscation du débat m’y a contraint. Mais c’est un ultime recours. M. Fillon, ayant été Premier ministre, estimait que son rôle n’était pas de battre le pavé, mais de faire son travail dans l’hémicycle. Je rappelle à ce sujet son intervention à l’Assemblée nationale durant le débat sur la loi Taubira. Elle était d’un grand courage et d’une grande lucidité. Depuis, François Fillon n’a pas changé de position. J’admets qu’un élu ayant occupé des fonctions aussi élevées fasse le choix de s’opposer à une loi absurde et dangereuse selon d’autres modalités.
Sur l’avortement, il s’en est expliqué très clairement auprès de nous. Il a dit, et je le crois, que ce qu’il avait écrit dans son livre n’était pas assez clair. Au regard de la situation actuelle, il estime qu’il n’est pas possible de revenir sur cette loi mais, en son âme et conscience et en raison de sa foi, il y est personnellement opposé. On ne peut malheureusement pas appuyer sur un bouton et faire disparaitre l’IVG."
Il ne s'agit pas de son livre, dans lequel il se prononce très clairement pour l'avortement (pas assez clair ?), mais de son vote : le 26 novembre 2014, il a voté en faveur d'une résolution parlementaire réaffirmant le droit fondamental à l’interruption volontaire de grossesse en France et en Europe. Pour quelqu'un de personnellement opposé à l'avortement, c'est un peu se moquer du monde. Et je reste poli.