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Histoire du christianisme

Sainte Françoise-Xavière Cabrini, avec les migrants mais selon la justice

Sainte Françoise-Xavière Cabrini, avec les migrants mais selon la justice
D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:
Il est juste de dire que l’un des thèmes récurrents de ce pontificat concerne la pastorale des migrants. Soyons clairs : prendre soin de ceux qui doivent migrer par nécessité fait partie de notre devoir de chrétiens, tout comme il revient aux États nationaux de réguler les flux migratoires selon leurs capacités d’accueil, afin d’éviter de générer des phénomènes d’instabilité sociale. Il est donc juste de soutenir les migrants ; il est cependant erroné de transformer l’immigration en un système indiscriminé. J’imagine que cet accent particulier sur la question des migrants provient des origines du pape François, Argentin et fils d’immigrés italiens. C’est un sujet important, souvent instrumentalisé politiquement pour attirer des votes et du soutien. La grave instabilité géopolitique dans laquelle nous vivons aujourd’hui a rendu cette question encore plus urgente aux yeux du monde entier.
Réfléchissons à ce thème en nous souvenant de la fête liturgique de sainte Françoise-Xavière Cabrini (1850–1917), qui est célébrée le 22 décembre. Cette humble institutrice lombarde a rassemblé autour d’elle un groupe de sœurs, fondant les Missionnaires du Sacré-Cœur et les plaçant sous la protection du grand missionnaire saint François-Xavier. Avec ses compagnes, elle partit aux États-Unis pour servir la communauté italienne croissante, alimentée par l’immigration massive du siècle dernier.
Certains pourraient comparer l’immigration actuelle à celle des Italiens en Amérique au début du XXe siècle, mais ce n’est pas tout à fait la même chose. L’Amérique était alors un jeune pays, en besoin de main-d’œuvre pour son développement, tandis que l’Europe aujourd’hui ne se trouve pas dans cette situation. Bien au contraire, l’Europe est un continent fatigué, avec des signes évidents de déclin. L’immigration ne fait qu’aggraver un processus de dégradation qui semble presque irréversible et qui produit les populismes et les nationalismes. Ces derniers ne sont pas le problème en soi, mais un symptôme de cette dégradation.
Sainte Françoise-Xavière Cabrini désirait initialement être missionnaire en Chine, peut-être en suivant l’exemple de saint François-Xavier. Cependant, comme lui, elle n’a jamais atteint la Chine ; elle fut persuadée par Léon XIII que sa “Chine” serait l’Amérique. Là-bas, malgré de nombreuses difficultés, elle consacra sa vie à sa mission d’évangélisation.
Le pape Pie XII, dans un discours du 9 juillet 1946, quelques jours après sa canonisation, déclarait :
« Parmi les saintes de notre époque, Françoise-Xavière Cabrini s’est distinguée non seulement par son travail infatigable et sa bienfaisance envers tous les pauvres et les malheureux, mais aussi par toutes ces vertus qui font d’une supérieure religieuse un modèle pour sa congrégation et pour les règles qu’elle a établies pour ses filles. Maîtresse comme simple sœur, dans l’enseignement et dans la pratique de l’obéissance, elle réservait à elle-même, lorsqu’elle était supérieure et donnait des ordres aux autres, les tâches et services les plus humbles. Elle aimait profondément la pauvreté, cette pauvreté d’esprit à laquelle Dieu a souvent ajouté les biens de la terre, nécessaires pour accomplir ses œuvres de bien. Sa foi, agissant par la charité (Galates 5, 6), dans l’espérance de la récompense éternelle d’une vie au-delà de ce monde, a toujours animé, guidé et soutenu son esprit dans sa grande activité missionnaire pour le Cœur de Jésus, jusqu’à ce que ce même Cœur lui accorde le repos éternel dans les flammes de son amour divin. »
L’exemple de Mère Cabrini nous invite à réfléchir au drame de l’immigration, en le percevant comme une urgence à résoudre et non comme une politique sociale à encourager. Les personnes ont le droit de chercher leur fortune là où elles pensent la trouver, mais elles ont aussi le devoir de contribuer à leur pays d’origine. L’État, quant à lui, a des droits et des devoirs envers ses citoyens, garantissant que la vie de la communauté locale ne soit pas perturbée.

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2 commentaires

  1. “Les personnes ont le droit de chercher leur fortune là où elles pensent la trouver, …”
    On ne parle donc pas des réfugiés politiques, de catastrophes naturelles, (“chercher fortune”) …
    Certes, mais un pays doit reste libre d’accepter ou pas ces personnes “cherchant fortune” …?

  2. Le tropisme pro migrants du Pape vient aussi des jésuites, qui ont fait de ce thème l’axe prioritaire de leurs missions depuis au moins le supérieur général Arrupe, déjà dans les années 80, voire 70. La plupart de la leurs actions tournent autour de cette question

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