Le ministère de l’Education nationale a présenté hier une énième réforme à propos de laquelle les médias ont surtout communiqué sur l’instauration d’une épreuve de mathématiques anticipée au Bac et l’obligation d’obtenir le brevet des collèges pour entrer au lycée.
Parmi les autres mesures annoncées, il faut souligner la labellisation des manuels scolaires par l’Education nationale, dont l’idéologie n’est plus à prouver. C’est un recul humiliant de la liberté pédagogique des professeurs qui inclut évidemment le choix des manuels et supports pédagogiques. Une raison de plus pour partir enseigner en école indépendante ? Dans une tribune publiée par le JDD, Anne Coffinier écrit :
[…] Certes, les manuels scolaires actuels sont généralement coûteux, acquis au politiquement correct, pauvres en textes et riches en images. Mais on ne peut pas vraiment leur reprocher de prendre des libertés par rapport aux programmes officiels. Quel est donc leur crime ? Imposer un label, c’est fixer une ligne pédagogique et politique obligatoire. Une ligne unique et qui vaudra pour 851 577 professeurs et 12 millions d’élèves. Une réalité et des chiffres quasi soviétiques qui nous rappellent qu’un vent mauvais souffle décidément sur nos libertés – et singulièrement celle des enseignants. Qui, alors que notre vieille civilisation se débat dans des doutes sans fin et que la société est plus divisée que jamais, qui pour fixer légitimement une telle ligne politique ? Il faudrait être terriblement naïf pour croire que les manuels seront sous cette loi d’airain de purs produits scientifiques et didactiques objectifs. Tout manuel a une ligne éditoriale. Les manuels d’histoire sont là pour le rappeler à ceux qui voudraient l’oublier.
[…] Les enseignants sont fatigués des réformes faites avant d’être défaites, sans que le gouvernement ne se donne d’ailleurs la peine de les évaluer. Qu’importent les faits à l’heure du verbe roi ? Le dédoublement des classes en REP+ a accouché d’une souris. Mais on l’a étendu. Les groupes de besoin, tels qu’ils sont conçus, font l’objet d’un rejet massif, a fortiori dans le contexte actuel d’une forte pénurie d’enseignants et de moyens. On nous annonce leur développement.
Les enseignants de l’Éducation nationale ne disposent déjà pas de la liberté du programme à couvrir, lequel est si extensif qu’il les force à avancer toute l’année à marche forcée, laissant bien des élèves sur le bas-côté. Ils n’ont pas non plus la main sur le volume horaire de leurs cours, pas plus que sur la nature des diplômes à préparer. Ils ne maîtrisent pas l’utilisation de leur budget et doivent accomplir des formalités administratives parfaitement décourageantes s’ils prennent la moindre initiative. Ils ne choisissent pas davantage leur proviseur ou leurs collègues de travail. Un pas de plus vient donc d’être franchi en leur ôtant la liberté du choix des manuels. Ce sont leurs libertés professionnelles qui sont ainsi attaquées, celles-là mêmes qui font la dignité de leur métier. Ce n’est pourtant pas en arrachant leurs libertés professionnelles aux enseignants qu’on rendra leur métier plus attractif. La prolétarisation de la condition enseignante passe aussi par ce genre d’amputation des libertés. […]
Gaudete
Il n’y a rien à attendre de ce gouvernement mitigé cochon d’Inde ou dinde au choix; Ce serait tellement simple de revenir aux fondamentaux mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué et tant que le bon sens ne règnera pas en maître et que les syndicats gauchiasses de l’enseignement ne seront pas réduits à leur plus simple expression la rééducation nationale a de mauvais jours devant elle
Bernard Mitjavile
Réflexion très juste. Maintenant, que l’on supprime aux enseignants la liberté du programme ou autres a l’air de moins les gêner que la suppression d’un jour de carence. Peut-être faudrait il comme aux USA supprimer le Ministère de l’éducation nationale.
France Fougère
Au baccalauréat, j’ai dû subir une épreuve de mathématiques à l’oral, un moment horrible, car je ne voyais pas l’utilité d’aller au delà des notions de base utiles dans la vie.
Mais j’ai vu arriver mon Ange gardien, en la personne de Soeur Louis de Sales, professeur de philosophie, personnalité aussi sympathique que forte et gaie. Elle connaissait l’examinateur, et elle est allée lui parler, voyant que j’étais en mauvaise posture. Il a été très indulgent, et je peux dire que j’ai bénéficié d’une faveur, la seule fois dans ma vie.
Mais par ailleurs, j’ai eu la meilleure note en version grecque de toute l ‘Académie.
Reconnaissance aux chères Sœurs, qui voulaient notre bien et notre épanouissement.
Le Brevet est une excellente chose et permet de se préparer aux futures compétitions que la vie nous réserve.
hdemlt
L’éducation a toujours été dévolue aux parents et à eux seuls.
L’instruction est du ressort de l’état
Mais aujourd’hui les parents ne font plus d’éducation parce qu’ils n’ont pas reçu grand chose dans ce domaine depuis mai 68
Et l’état ne fait plus d’instruction.
Résultat notre pays glisse vers le fond du classement
Garde67
De sources sûres, Jésus a été éduqué à la maison par la Sainte Vierge Marie. Et Il faisait de l’apprentissage en charpenterie avec un maître de stage hors pair : Saint Joseph.
Magnifique résultat !
A douze ans, dit-on, Il tenait tête aux Docteurs de Loi dans le Temple de Jérusalem. Et savait bricoler.
C’est du sans faute !