L’auteur des Versets Sataniques, sujet britannique, a été récemment anobli par la Reine. 18 ans après l’appel de l’Ayatollah Khomeini à assassiner l’écrivain pour blasphème anti-islamique, cette distinction nous vaut une nouvelle flambée d’appels au meurtre dans le monde musulman : il y a bien sur les manifestations, souvent plus photogéniques que nombreuses (à droite, au Pakistan); mais surtout le soutien de hauts responsables politiques.
Le ministre pakistanais des affaires religieuses a ainsi déclaré devant le parlement :
"C’est l’occasion pour les 1,5 milliard de musulmans de se rendre compte de la gravité de cette décision. L’Occident accuse les musulmans d’extrémisme et de terrorisme. Si quelqu’un menait à bien un attentat suicide, il aurait raison de le faire, à moins que le gouvernement britannique présente des excuses et revienne sur l’anoblissement."
Le ministre s’est ensuite partiellement rétracté, mais le parlement pakistanais a voté à l’unanimité pour condamner l’anoblissement. Et un groupe iranien semi-officiel a réitéré son appel à l’assassinat de Rushdie, offrant une récompense de 150.000 dollars.
Rappelons que la campagne islamique contre Rushdie, ainsi que ses éditeurs et ses traducteurs, a déjà fait des dizaines de morts à travers le monde depuis 1988.