Massimo Introvigne explique pourquoi la famille indissoluble est une donnée de la loi naturelle :
"que le mariage soit indissoluble, et donc que le divorce soit mauvais n'est pas seulement une vérité de la loi de l'Église. C'est aussi une vérité de la loi naturelle. La cellule de base de la société est la famille, ordonnée au bien mutuel des époux, mais aussi à celui des enfants. Être un enfant est une donnée permanente et naturelle. Je suis le fils de mon père et de ma mère. Je ne peux pas décider de changer et d'être le fils de mon père et d'une autre femme, même si aujourd'hui, la deuxième "madame" plaît à mon père davantage que ma mère. Etre l'enfant de deux parents spécifiques est un fait permanent que je ne peux pas changer. Donc, pour vraiment protéger les enfants, le mariage de mon père et de ma mère doit aussi être une donnée permanente.
Le slogan des pro-divorce maltais "Donner une seconde chance à l'amour" joue sur les émotions et sur la pitié qu'inspirent certains cas, mais je ne peux pas avoir une "deuxième chance" et vouloir être le fils d'autres parents qui ne sont pas mon père et ma mère. La paternité et la maternité sont pour toujours. La nature même, qui fait naître un enfant d'un homme et d'une femme, exige la responsabilité et la continuité de la relation entre les parents. Si ensuite, on n'autorisait le divorce que dans les mariages sans enfants, inévitablement on affaiblirait aussi ceux avec des enfants, portant atteinte à l'institution de la famille en général, qui est un bien indispensable à la société. Sans famille, la société ne peut exister.
La loi naturelle dérive de la réflexion de la raison, et non pas des statistiques La plupart des pays dans le monde ont des lois sur le divorce, c'est vrai. Mais cela ne rend pas le divorce naturel, de même que le fait qu'au cours de l'histoire, un grand nombre de cultures ont reconnu la polygamie et l'esclavage ne rend pas naturelles la polygamie et l'esclavage.
Les pro-divorce maltais – dont certains se disent catholiques – qui prétendent qu'il n'existe pas de loi naturelle devraient réfléchir à un argument de Benoît XVI: dans un monde où des gens de religions différentes vivent ensemble, les règles communes du jeu qu'on nomme société, ou bien sont confiées à la raison – qui précisément discerne une loi naturelle – ou bien à la violence, à l'arbitraire du plus fort, à l'abus des États qui deviennent totalitaire. Il n'y a pas de troisième alternative. Ou la loi naturelle ou l'arbitraire et la tyrannie.Les pro-divorce de Malte répètent que le divorce n'a pas de conséquences sociales de caractère général . Tout sociologue sait que ce sont des mensonges électoraux. Depuis que le divorce a été introduit en Italie, on a vu s'effondrer le nombre de ceux qui se marient, en baisse régulière depuis 1974 à nos jours. Désormais, en Italie, 21,7% des enfants naissent hors mariage (données ISTAT se référant à 2009), avec des conséquences dramatiques pour leur éducation et une augmentation spectaculaire de la criminalité chez les jeunes, la drogue et l'échec scolaire, tous les "fléaux sociaux" contre lesquels que la famille stable est la seule protection possible. […]
Il faut donc réfuter le sophisme "je ne divorce pas, mais je ne peux pas empêcher ceux qui ne sont pas catholique de divorcer", aujourd'hui à Malte comme hier en Italie. On le réfute en montrant qu'il n'appartient pas à la même catégorie que des déclarations du genre "Je vais à la messe, mais je ne peux pas empêcher ceux qui ne sont pas catholiques de ne pas y aller". Ce sont des affirmations, justes mais qui se réfèrent à la loi de l'Église. A l'inverse, puisque la stabilité du mariage indissoluble du mariage fait partie de la loi naturelle – même s'il appartient aussi à la loi de l'Église – le slogan proposé par les pro-divorce est analogue à celui, manifestement erroné, "je ne vole pas, mais je ne peux pas empêcher ceux qui ne sont pas catholiques de voler". Si on accepte cette logique du relativisme, au lieu de "voler" je peux mettre "divorcer", mais aussi "avorter", "prendre de la drogue", "supprimer par l'euthanasie des personnes de ma famille", et ainsi de suite. […]
Les sondages indiquent que la victoire le 28 mai à Malte est difficile mais pas impossible. Si la famille gagne contre le divorce, de Malte commencera à souffler le vent d'un changement de tendance qui bouleversera l'ensemble de l'Europe. Pour cela, nous devons tous prier: pour les catholiques de Malte, pour leur héritage chrétien en péril, pour la famille."