Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, s'est rendu hier à Bkerké pour rendre hommage au patriarche maronite Nasrallah Sfeir dont la démission vient d'être acceptée par le pape. Geagea a déclaré :
"En ce qui me concerne, ma relation avec le patriarche demeurera inchangée, comme s'il n'y avait pas eu de démission. Cette relation est en effet beaucoup plus profonde que cela. Sa Béatitude suit tous les développements et il m'a posé certaines questions concernant les événements en cours.
Le fait que l'Église maronite soit conduite par des patriarches historiques n'est pas nouveau. Mgr Sfeir est un patriarche ayant une dimension historique. Il n'est pas un patriarche ordinaire qui a opéré un simple passage dans l'Église. Que nous l'aimions ou non, nous devrions songer à ce qui se serait produit entre 1990 et 2005 si nous n'avions pas un patriarche comme lui. Nous devrions songer à ce qui se serait produit dans le pays lorsque la scène (politique) n'était occupée que par ceux qui n'étaient pas en mesure de s'exprimer librement. Les libertés se limitaient alors à se rendre simplement au travail. À cette époque (sous l'occupation syrienne), le patriarche Sfeir était le seul, à partir de Bkerké, à exprimer le point de vue des chrétiens, et des Libanais en général, comme l'ont prouvé par la suite les événements du printemps 2005. Nous remercions, par conséquent, le patriarche, et tous les remerciements ne seront pas suffisants. Seule l'histoire lui rendra justice."
Interrogé sur les informations selon lesquelles chaque faction tente de faire élire un patriarche originaire de sa région, le leader des FL a déclaré :
"De telles supputations sont sans fondements et ne représentent que des balivernes. Le nom du patriarche n'est que le fruit de la décision du Conseil des évêques. Ces derniers sont libres de leur décision et ont leur propre appréciation. J'invite toutes les parties à ne pas oublier une telle réalité. Le problème n'est en aucun cas d'ordre politique. Il concerne 40 évêques qui se donnent à la prière et qui agissent en définitive suivant leur propre conscience."