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Pays : Liban

Samir Geagea : Lahoud doit partir

Dans un entretien à L’Orient-le-jour, le chef des Forces Libanaises, Samir Geagea se montre déterminé à en finir avec la schizophrénie dans laquelle l’Exécutif est toujours plongé, un an après la révolution du Cèdre. D’autant qu’il est inadmissible que la présidence continue d’être prisonnière d’une logique de servitude alors même que, psychologiquement, le pays tout entier s’est libéré :

"Le changement au niveau de la présidence de la République est un premier pas sur la voie de la consolidation de la souveraineté, de l’indépendance et de la liberté du Liban, ainsi que de l’édification d’un État dans toute l’acception du terme. La Syrie s’est retirée du Liban, et il est inconcevable qu’elle se maintienne à Baabda [‘Elysée libanais’]. C’est là une aberration".

Hak01_1 Samir Geagea est catégorique : la décision de déloger Émile Lahoud a été prise et elle est irrévocable : "toutes les parties reconnaissent qu’il doit y avoir un changement au niveau de la présidence. Il s’agit là d’une décision définitive de la part du 14 Mars, qui va initier une campagne crescendo pour que le président Lahoud quitte Baabda, à commencer par les moyens constitutionnels, au Parlement. Et s’il faut en arriver jusqu’à le déloger, au cas où il ne s’en va pas par la volonté de la majorité, nous le délogerons".

"S’il existe un vaste courant qui estime que le président Lahoud doit rester à son poste, qu’il manifeste de manière civilisée et pacifique. Il n’est pas nécessaire qu’ils descendent dans la rue en même temps que nous et au même moment. À mon avis, prétendre que face au million qui peut descendre dans la rue pour réclamer le départ de Lahoud, il peut y avoir un autre million se prononçant pour son maintien tient plus du slogan ou du mythe que de la réalité. Ceux qui s’opposent à l’éviction de Lahoud le font soit parce qu’ils ne veulent pas d’un État fort dans le pays, soit parce qu’ils sont motivés par des raisons essentiellement personnelles".

"Le prochain chef de l’État devrait donc être un président fort, réellement représentatif, qui comprenne réellement le sens de la souveraineté et de l’indépendance, qui agisse en conséquence et qui ait comme souci majeur d’édifier un État efficace. Nous voulons un président qui ait une autonomie de décision, qui puisse être en contact avec toutes les formations dans le pays, qui soit fort et ferme, tout en faisant preuve de sagesse, de pondération et d’équilibre. Il doit aussi avoir des valeurs morales certaines afin que l’on puisse sortir du cercle vicieux de la corruption." "Toutes les parties sont d’accord sur le fait de donner au patriarche maronite et aux fractions chrétiennes en général un rôle de premier plan dans le choix du président".

Michel Janva

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