"La question semble délicate. Elle est de fait en équilibre entre la
nécessaire assistance, la réalité financière de celui qui assiste et
l’assistanat. Moralement on ne peut laisser sans soin un pauvre (ce que
peut être l’immigré qui arrive). C’est la parabole du bon samaritain.
Mais le Samaritain a les moyens financiers, semble-t-il. Cependant la
veuve donne de son nécessaire et non de son superflu. Moralement et
socialement, on perd toujours à se recroqueviller sur soi. Le minimum de
santé doit toujours être garanti. Mais qu’il y ait une contrepartie
demandée, afin de ne pas tomber dans un assistanat qui ne respecte pas
un autre pan de la dignité humaine, la responsabilité, semble juste
également. La question est que demander à qui n’a rien ? Cela amène une
autre question, quelle est la plus-value que ces personnes dépendantes
peuvent apporter au pays. Avec cette réponse, nous les verrons moins
comme une charge et nous respecterons ces deux aspects de la dignité
humaine que sont la santé et la responsabilité.Cette question ne prend pas en compte leur statut d’immigré qui est
une autre question, mais celui d’êtres humains actuellement en résidence
sur le territoire. Peut-être cette question doit-elle être distincte de
celle de l’immigration dans sa prise en compte morale, car il ne s’agit
pas de savoir ce que l’on va faire de ces immigrés, mais de ce que l’on
fait de ces êtres humains qui sont du coup sous notre responsabilité.
Que cela ait un coût entre dans la seconde partie de la question et non
dans la première. Que ce coût soit supporté par une population qui n’a
rien demandé entre en effet dans la question de l’immigration mais aussi
de la charité. Est-ce à l’Etat de prendre en charge ce coût ou bien,
comme d’autres domaines, est-ce à l’action caritative ? Une sorte de
santé du cœur comme il y a dans un autre domaine les restau du cœur. Au
fond la question est là. Est-ce à l’État qui subit (au sens où il ne les
a pas appelées) des entrées massives sur son territoire de supporter le
coût de ces entrées ? Nous en revenons finalement à l’immigration
clandestine. Un État qui accueille officiellement un étranger passe avec
lui un contrat et lui reconnait des droits. Mais une personne qui n’a
aucun contrat avec la société dans laquelle il s’impose peut-il exiger
de cette société des droits ?
Dilemme… comment ne pas porter atteinte à la dignité humaine et
respecter le bien commun d’une société forcément perturbée par l’arrivée
de nouvelles personnes en son sein. On ne peut en rester à la forme
légaliste du droit et du juste. Car il est juste de respecter la dignité
humaine mais il est juste aussi de respecter le bien commun d’une
société et il n’est pas juste de venir pour des questions personnelles
perturber le bien commun. Mais il est juste lorsque sa dignité est
remise en cause de chercher les moyens de vivre dignement. Nous voyons
bien ici que la justice a ses limites et que seule la charité peut la
dépasser. En effet, l’État, par nature est garant du bien commun, c’est à
dire du bien de l’ensemble de la société et du bien personnel de chacun
des membres. Ces biens (collectifs et personnels) ne peuvent se faire
au détriment de personne. L’État n’est donc pas responsable du bien
personnel de ceux qui ne sont pas membres de la société. Cela sort de
ses prérogatives, sauf si les membres de la société le délèguent pour
cela. Mais à ce compte-là la société l’intègre à son bien commun parce
qu’elle prend en compte cette donnée. Seule donc la charité des membres
peut concrètement et justement agir pour aller au-delà du droit de
justice.
Ainsi, soit les Français acceptent de considérer comme faisant partie
du bien commun ses étrangers en situation irrégulière et à ce compte-là
ils l’assument dans la répartition des biens et cela peut incomber à
l’État ; soit ils ne l’acceptent pas et c’est à la charité privée de
s’organiser. Mais concrètement si les Français décident que cela fait
partie du Bien Commun alors il faut qu’ils acceptent les sacrifices qui
vont avec, surtout en cette période de crise.
Peut-être que notre rôle de chrétiens peut consister soit à inciter
cette charité nationale, soit à susciter la charité privée (dans les
cadres susdits de non assistanat).
Mais il ne faut pas être angéliques et faire entrer cette question
dans le bien commun peut avoir d’autres conséquences plus graves qu’il
faut bien analyser. Il est un fait qu’on ne peut accueillir
indéfiniment. Or une telle démarche peut être infinie. Où est la juste
limite? Le principe de réalité nous rappelle qu’on ne peut mettre en
péril son propre équilibre. Cela pose la question de l’intégration qui
dépasse la simple assistance médicale.
La question est donc plus profonde qu’un tour de vis de Bercy. Nous
sommes face à des hommes qu’il faut aider, mais les aider c’est
respecter leur dignité, celle de ceux qui accueillent mais aussi celle
de ceux qui, attirés par un modèle idéalisé sont encore susceptibles de
venir en France.
Bref nous sommes face à une question concrète de santé immédiate
qu’il faut traiter, mais qui ne doit pas compromettre une question plus
profonde et structurelle, celle de la cause du départ des immigrés de
leur pays. La vraie solution se trouvera là comme le rappelait
régulièrement Benoît XVI et récemment à sa suite François. C’est
pourquoi, susciter la charité privée pour aider les immigrés présents
semble un moyen de traiter la question sans l’institutionnaliser.
Faut-il alors revenir radicalement sur l’aide actuelle apportée par
l’État ? Peut-être que progressivement par un tuilage, lorsque l’aide
privée sera capable de le faire, oui ce serait une chose juste pour le
Bien Commun tout en respectant le droit à une santé digne de la
personne. Mais d’ores et déjà, ne pas accorder cette AME aux étrangers
qui n’en n’ont financièrement pas besoin, serait là aussi respecter la
justice."
Nicolas
La parabole du “bon Samaritain” doit être replacée dans son contexte. Si l’on en croit l’Ancien Testament, les Juifs se sont installés en “Terre promise” en virant les occupants à grands coups de “pompes dans le cul”, voire pire si l’on en juge par certains conseils de Moïse à ses troupes concernant le sort à réserver aux ennemis d’Israël (viol des femmes, exécution pure et simple des hommes et des enfants). Les Samaritains étaient eux-mêmes mal vus des Juifs, peuple hautain et raciste entre tous qui, déjà à l’époque, se faisait détester de l’occupant romain comme des peuples voisins acquis au paganisme et donc considérés comme des animaux par les Juifs.
L’exemple biblique est donc mal choisi en ce qui concerne le sort à réserver aux immigrés. Comme beaucoup de cathos, l’auteur, certainement une âme fort charitable, se refuse à considérer l’immigration sous l’angle d’une stratégie délibérée de remplacement de la population d’origine par métissage forcé et ruine de l’autochtone qui de fait paie l’installation des nouveaux arrivants.
Les choses seraient effectivement beaucoup plus simples, si l’aide aux immigrés provenait de sources privées, car au moins le coût serait clair, les associations caritatives étant obligées de tenir une comptabilité. Or il en va tout autrement de l’Etat, qui lui ne tient aucun compte du coût représenté par ces populations immigrées, car les dépenses sont financées par la dette et non par l’impôt, ce qui est un facteur essentiel de leur installation qui n’est pas pris en compte par l’auteur. Ce financement par les marchés permet à l’Etat de voiler la vision comptable en incorporant les coûts d’installation dans la masse globale de la dette, dont le contribuable français doit supporter le paiement des intérêts. l’Etat dissimule donc aux citoyens français le coût réel de l’immigration, qui n’est qu’indirectement supporté par le contribuable, auquel est présenté l’addition globale de la dette et non le détail du financement des dépenses de l’Etat.
Si l’immigration était financée directement par l’impôt, les choses se passeraient tout autrement, car l’énormité de l’effort à consentir apparaîtrait clairement dans les comptes de la Nation, alors que dans le plan de financement actuel, la charge n’apparaît que sous la forme d’intérêts cumulées à répartir sur plusieurs générations, au gré des refinancements successifs de la dette, jusqu’à la disparition complète de la population de souche contrainte à la générosité forcée au nom de l’effort collectif en vue de l’assainissement des finances publiques.
Tonio
Un coup d’épée dans l’eau, ou voilà ce qui arrive quand on raisonne à vide, déconnecté du réel.
A part ça, beau raisonnement et tout à fait juste…
Car de quoi parle-t-on ?
Personne ne veut laisser crever les étrangers qui arrivent sur notre sol. Mais cela ça s’appelle le dispositif de soins d’urgence.
http://www.ameli.fr/assures/droits-et-demarches/par-situation-personnelle/vous-avez-des-difficultes/l-8217-aide-medicale-de-l-8217-etat/ame-les-prestations.php
L’AME c’est l’accès à toute la palette de remboursements de la SS : chirurgie esthétique, cures thermales et PMA.
L’AME c’est un gouffre de dépenses sans contrôle.
Et là est le problème.
Exupéry
Rappelons que l'”Etat” ne peut apporter aucune aide qui ne provienne de “poches” privées.
Tonio
http://www.je-suis-stupide-j-ai-vote-hollande.fr/blog/le-scandale-de-laide-medicalisee-de-letat-ame/
Ludovic
Article un peu long pour une conclusion mi figue mi raisin.
Outre les points très justes mentionnés par les premiers commentaires, je souhaiterais insister sur 3 points:
-ce n’est pas l’état qui décide si on doit accueillir des étrangers. C est le peuple lui même… c’est le gros souci de l’immigration imposée contre son avis.
-bien sûr un chrétien est charitable. Mais la charité est-elle de faire entrer des millions de déracinés dans notre pays ou est-elle de faire en sorte que ceux-ci puissent vivre heureux dans leur pays d’origine ? Aujourd’hui l’immigration est importante car elle engraisse passeurs, entreprises (salaires bas, paix sociale) et classe politique corrompue ( qui vit en ventant ses mérites de redistribuer l’argent des braves français)
-Jean Paul II lui-même disait l’importance d’une nation pour humaniser l’homme. Aujourd’hui l’immigration promue par nos dirigeants est un moyen de faire éclater la société… est-ce chrétien ?
jean Bidel
Un commentaire du Corps Médical qui tombe à pic pour illustrer cette gabegie : http://www.youtube.com/watch?v=0MHrxX3TB9E
Les excès et les dérives de ce système , amplement détourné , vont devoir être remis en cause sans tarder : la générosité avec l’argent des autres ne peut plus durer .
ALM
Je suis tout à fait d’accord avec l’article mais il me semblerait plus juste de remplacer Aide Médicale d’Etat par le dispositif des soins urgents.
Nous avons le devoir de secourir notre prochain mais de là à prendre en charge son détartrage annuel…
Chantal
Un médecin dénonce les graves dérives de l’AME et les abus excessifs d’étrangers ce matin sur RMC dans carrément Brunet (vidéo)
« Les patients d’origine maghrébine, algérienne en particulier, coûtent 100 à 150 millions d’euros/an au CHU de Marseille »
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=0MHrxX3TB9E
Secotine
L’AME qui lors de sa mise en place par Lionel Jospin ne devait pas dépasser un cout pour l’Etat de 80 millions d’euros en coute aujourd’hui près de 900 et bientôt atteindra le milliard. Alors que des réseaux de “tourisme médical” s’organisent pour des gens qui viennent se faire refaire une dentition complète, des lunettes, toutes sortes d’intervention chirurgicale des IRM etc, etc, pour nous les remboursements se réduisent chaque jour un peu plus.
Si notre régime d’aides aux démunis clandestins et sans papiers (pléonasme) était moins généreux, nous aurions bien moins de candidats. (lorsque l’Espagne a supprimé son AME les “bénéficiaires” sont venus chez nous CQFD) Je me souviens de cet ivoirien atteint du SIDA qui se faisait soigner dans 2 centres, l’un à Paris, l’autre en banlieue et envoyait le 2ème lot de médicaments “au pays”. Par ailleurs est-ce que les traitements de substitution gratuits (Subutex et méthadone) ont contribué à une baisse des “drogués” non, le commerce est devenu bien florissant notamment aux Halles.
Tout système d’aide incontrolé devient pervers, conduit aux abus et dérives.
Anne Lys
Je crois qu’il faut se souvenir de la sagesse de l’enseignement de saint Paul, qui rappelait : « Il ne s’agit pas, en effet, de vous réduire à la détresse pour que d’autres soient à l’aise » (IIème aux Corinthiens, ch. 8, v. 13).
Or, dans les circonstances actuelles, la solidarité imposée par les pouvoirs publics, si elle ne contraint pas les plus riches à partager totalement leur superflu, a tendance à « réduire à la détresse » les plus modestes des contribuables, en leur imposant une fiscalité extrêmement lourde, qui pourrait l’être beaucoup moins si ceux qui viennent profiter de cette solidarité n’en bénéficiaient que dans la mesure du nécessaire. En particulier, le fait que l’AME conduise à ce que les personnes qui n’ont jamais cotisé en France pour l’Assurance maladie, bénéficient de dépenses annuelles excédant le double des dépenses que l’Assurance maladie rembourse pour les personnes qui cotisent ou ont cotisé ne représente-t-elle pas une injustice ?
La question qui se pose est donc : peut-on imposer à certains une certaine « détresse financière » au nom d’une solidarité pour laquelle ils ne sont même pas consultés ? et la solidarité peut-elle être contrainte ?