On avait abordé l’intervention de Sarkosy à Neuilly dans le cadre d’une réunion interreligieuse qui s’est tenue à Neuilly le 21 juin sur le thème : "Dieu peut-il se passer de la République?".
L’intervention du ministre des cultes est en ligne.
Pour lui, Dieu peut se passer de la République : "Dieu n’a besoin de rien et peut donc se passer de tout, sauf peut-être de l’homme qu’Il a fait l’image".
Il n’y a pas de vie privée, ou de vie publique pour qui croit en Dieu : "Je me dois à l’éthique chrétienne et aux Béatitudes, mais je me dois aussi à la République… Au regard de certains, je ne devrai évoquer toutes ces questions que
dans le cadre de ma vie privée et non pas de ma vie publique. Or, pour
moi ce qui compte, ce n’est ni privée ni publique, c’est le mot vie et
je n’en ai qu’une".
Mais les religions doivent se transformer, se modifier pour vivre selon la laïcité décidée par la République. C’est fait pour l’Eglise catholique en 1920, l’Islam est en cours : "La normalisation, c’est essentiellement l’aggiornamento des religions qui admettent la sécularisation de la société…. Mais ce que nous avons voulu faire, c’est précisément cela : plus
qu’une simple conciliation entre l’islam et la République, c’est une
transformation de l’islam pour lui permettre de s’intégrer dans une
société démocratique".
Il expose une dichotomie dont un chrétien ne peut se satisfaire,en définissant la République sans aucune référence à une religion : "La République c’est l’espérance temporelle. Les religions sont l’espérance spirituelle". Pourquoi prier alors "que votre Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel"?
Ce texte est d’autant plus difficile à analyser, qu’il traite de concepts nouveaux, de problèmes inédits dans l’Histoire (cohabitation des religions sous la férule d’une République athée)et qu’il est écrit par un homme politique qui affirme sa foi en Dieu ouvertement : "Je suis chrétien et homme politique… moi qui suis catholique… Je me dois à l’éthique chrétienne et aux Béatitudes".
Que ceux de nos lecteurs qui peuvent apporter des élements de lecture et de compréhension de ce texte n’hésitent pas à nous les transmettre. Ce texte est capital : c’est la position officielle de la République vis à vis des religions, c’est la place de la religion dans la république, donc la liberté de culte qu’est au centre du débat. Le tout par un homme politique qui a le vent en poupe, soupçonné de "manger à tous les rateliers"… et qui en matière d’éthique chrétienne a de graves lacunes : c’est lui qui relance et finance le projet d’amélioration du PACS!