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France : Politique en France

Sarkozy souhaiterait perdre le Sénat en 2011

C'est ce que Minute annonce en une. Extrait :

"Etrangement, le Parti socialiste se fait particulièrement discret sur la possibilité qui lui est offerte de conquérir bientôt le Sénat, alors que ce sera le véritable enjeu des cantonales du printemps 2011 : renforcer le nombre de ses grands électeurs pour faire basculer la majorité au Sénat. Et réaliser l’opération historique dont on parlera encore dans cinquante ans dans les manuels d’histoire comme preuve de l’absolue nécessité de s’implanter localement, quel que soit le temps que cela doit prendre, pour conquérir les échelons supérieurs. En septembre 2011, nous serons à sept mois du premier tour de la présidentielle de 2012 à laquelle, pour l’heure, Nicolas Sarkozy est candidat à sa réélection. […] 

Nicolas Sarkozy, qui s’en inquiétait dans un premier temps – l’idée de rester comme le premier président de la Ve République sous lequel le Sénat est passé à gauche n’est pas très valorisante… –, a fini non seulement par s’y résoudre, si cela devait advenir, mais même par y voir une opportunité. Celle de renforcer ses chances d’être réélu. En engageant, dès septembre 2011, l’épreuve de force avec un Sénat devenu socialiste et donc demeuré… conservateur ! En contraignant la gauche à se positionner, encore et toujours, par rapport à lui, mais cette fois plus seulement par les mots mais dans les faits ! En « clivant », selon le mot qu’il se plaît à utiliser pour dire à ses collaborateurs et à ses ministres qu’il faut – comme il vient de le faire avec les Roms – réactiver toutes les thématiques qui relancent le clivage gauche/droite. Pour faire apparaître la gauche pour ce qu’elle est : déconnectée des préoccupations des Français, déphasée par rapport à la réalité, incapable d’apporter quelque solution que ce soit aux maux dont elle est la cause.

Une majorité de gauche au Sénat à si peu de temps de la présidentielle, c’est, dans l’état d’esprit qui est aujourd’hui celui de Nicolas Sarkozy, l’occasion rêvée d’en découdre et… de se droitiser un peu plus. Le temps de sa réélection ? Sans doute. Mais en montrant aux Français que s’ils estiment qu’il ne donne pas toute satisfaction, ce sera pire, bien pire, avec les socialistes. Qui auront le choix, dans leurs votes au Sénat, soit de s’opposer aux projets du gouvernement, qui auront bien sûr été choisis en fonction des études d’opinion préalables afin d’être parfaitement en phase avec les attentes d’une majorité de Français – et démonstration sera faite que la gauche ne comprend strictement rien aux attentes du peuple ; soit d’adopter les projets gouvernementaux ou de s’abstenir – et Nicolas Sarkozy aura beau jeu de dire que décidément, il n’y a que lui pour faire évoluer le pays et que d’ailleurs la gauche le reconnaît tacitement puisqu’elle ne s’oppose pas à ses réformes.

Dernier avantage pour Nicolas Sarkozy, qui n’est pas des moindres : l’accentuation de la bipolarisation, la focalisation de la présidentielle sur le seul affrontement droite/gauche (ou UMP/PS, ce qui n’est pas exactement la même chose !) et donc la marginalisation, dans tout le débat public, des candidats dont la formation politique n’est pas représentée au Sénat. Il n’y en a pas tant que ça… Ou comment se réapproprier tout l’espace politique à droite…"

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8 commentaires

  1. Comme la politique de sarkozy,au vu de celle d’aujourd’hui, serait au moins aussi pire que celle de la dite gauche, le véritable choix c’est de changer de régime.Vive la Monarchie de droit divin!

  2. Anar@ En latin,ça se dit” Adveniat Regnum Tuum”Le problème:c’est que, dans le cas de la Monarchie de droit divin, c’est Dieu qui décide de nous donner Son “Fondé de Pouvoir”.Par nos prières nous pouvons Lui faire part de nos désirs,mais pas Lui imposer nos volontés.Patience donc..Il y pense,mais Ses voies ne sont pas les nôtres.Il faut d’abord que tous les moyens humains soient épuisés,afin que l’homme reconnaisse que “sans Dieu, il ne peut rien faire”St Jean XV 5

  3. En réalité, il y a trois méta-partis sociaux-économiques qui se partagent le pouvoir depuis 1789:
    – Les libéraux-démocrates: La libre-entreprise dans un marché libre permet de libérer les initiatives et mener à la croissance économique. La démocratie consiste à définir les règles du jeu libéral et d’arbitrer les conflits. Il est souvent associé au conservatisme moral garant de la stabilité sociale. Il y a aussi une variante libertaire: l’individu est libre de se définir lui-même (e. g. Gaylib). Les impôts sont faibles pour financer un État policier et guerrier agressif mais volontairement peu efficace (il faut bien faire marcher le commerce tout en mettant les pauvres en respect!). ex.: UMP, USA (Républicains)
    – Les sociaux-libéraux: La liberté de marché doit être la plus grande possible. La plèbe est prise en charge par la Société afin de la rendre docile aux instruments mercantiles. Cette tendance est aussi libertaire sinon hédoniste car la famille et les institutions traditionnelles s’opposent à la révolution libérale et à son corollaire, le contrôle social. Les impôts sont élevés (sauf pour les très riches) afin de financer un État-Providence pléthorique enrégimentant la population. On ne lui demande pas de servir mais de contrôler. ex.: PS, Verts (mélange de libéralisme pratique et de conservatisme naturaliste), Allemagne, USA (Démocrates tendance Obama-Pelosi)
    – Les sociaux-démocrates (jacobins, babouvistes, communistes &al.) affirment que “la volonté générale, c’est notre volonté bien comprise.” La Collectivité détermine les droits, devoirs et besoins du citoyen. Ce dernier est éloigné dès le berceau de ses tuteurs naturels à travers, notamment, des “maisons nationales d’éducation.” La collectivisation remplace toute fiscalité, monnaie &c. Ce sont parfois les idiots utiles des libéraux-démocrates (Besancenot). ex.: Front de Gauche, NPA, LO, Mao, Pol Pot, Lénine, Staline (le petit père pour la version productiviste militaro-industrielle)
    On voit ici les trois “gauches” au sens de l’Assemblée Nationale révolutionnaire. Les attaques contre la famille, le recours à l’immigration leur sont communes car il faut extirper du siècle la Tradition vivante pour déchaîner ces trois formes principales de l’hybris politique moderniste.
    La vraie droite conservatrice est exclue du jeu depuis 1830.

  4. @ PEB
    Votre analyse sur les deux dernières familles, celles que vous nommez sociaux-libéraux et sociaux-démocrates, est exacte : ce sont les deux formes de l’étatisme, avec des degrés dans l’étatisme et le totalitarisme.
    Mais sur la première catégorie, celle des libéraux démocrates, vous mêlez conceptions économiques et conceptions morales, selon l’erreur persistante de beaucoup de milieux catholiques. Ainsi, on peut être partisan des libertés économiques et d’un état réduit à ses fonctions régaliennes, sans pour autant être un relativiste en matière morale : en cela précisément, l’UMP relativiste est différente du parti républicain américain, au sein duquel le courant pro vie est puissant et organisé.
    Lequel ici en France, est interdit quasiment d’expression dans les médias et d’existence au sein de la droite parlementaire, qui appartient plutôt, UMP comprise, à la tendance des sociaux libéraux sur le plan économique.
    Et où rangez-vous la droite nationale française ?

  5. Disons de Sarkoco n’a pas le choix : le Sénat va vraisemblablement basculer à gauche.
    En animal politique, il cherchera à faire de cette faiblesse en force : pourquoi pas en créant un rapport conflictuel pour se poser en victime, ou tout au moins en gentil-qui-essaie-de-faire-bouger-les-choses-mais-voyez-à-cause-d’eux-je-ne-peux-pas.

  6. @pg:
    Je ne critique pas en soi le principe de la liberté humaine dans la vie économique. Cependant, elle n’est pas un absolu.
    Le libre-marché peut être aussi une forme d’idole. Il est amoral per se. L’entreprise doit être soutenue par des valeurs humaines fortes.
    C’est pour cela qu’au Moyen-Age, l’activité était fortement encadrée par les jurandes, corporations, arts et métiers. Il n’y avait pas d’État à proprement parler mais un Roi qui confirmait volontiers les privilèges (ou loi privé) de ces puissants corps intermédiaires.
    Entre une autorité publique réduite à sa fonction arbitrale et vengeresse et un État pléthorique, omnipotent mais inefficace par sa lourdeur, je pense que, dans les deux cas, on se moque du peuple.
    Ceci étant, il y a bien deux sous-catégories de libéraux-démocrates:
    – Les conservateurs sont attachés à la solidité de l’édifice social, seul garant à leurs yeux de la saint croissance. A cette fin, ils se font aussi compassionnels avec les écorchés vifs de la société. C’est pourquoi ils révèrent les fondations philanthropiques: ça les posent en bienfaiteurs de l’humanité souffrante tout en contrôlant les masses par la toute-puissance du capital adossée à une éthique technocratique.
    – Les libertaires ont bien compris que l’hédonisme favorisait les affaires et, pour parler Français, que chacun s’occupe de ses fesses. Ils ont leur réseau récréatif et subversif.
    Ces deux tendances perverses sont les deux faces de la même pièce à savoir l’esprit de révolte du puritanisme calviniste. Chacun est face à lui-même et Mammon reconnaitra les siens.
    Les sociaux-libéraux adorent les associations. C’est le meilleur moyen de rameuter du gibier et de contrôler de l’intérieur la population par un réseau diffus.
    Les sociaux-démocrates ne jurent que par les collectifs, pétitions et défilés Bastoche-République-Nation. Ça fait le spectacle et donne l’illusion de la Révolution prolétarienne alors que ça parachève la décomposition libérale.
    PS: Le PS est un parti de militants sociaux-démocrates dirigés par des petits et hauts barons sociaux-libéraux. D’où son impuissance politique dans un climat pourtant favorable.
    PPS: Bien sûr, je ne remets pas en cause l’engagement méritant de bons hommes et de bonnes femmes qui se démènent pour aider leur prochain en les aidant dans leur problèmes quotidiens. Les œuvres de miséricorde sont présentés chaque jour que Dieu fait devant Son autel céleste.

  7. Quelle importance que l’UMP et ses satellites perdent la majorité au Sénat ?
    Essentiellement une importance financière pour ceux qui perdront leur siège.
    Pour le reste, le PS est le frère jumeau voire le frère siamois de l’UMP; Il n’y a pas besoin d’une analyse de politologue ou de constitutionnaliste pour s’apercevoir que ces deux factions mènent la même politique catastrophique pour la France.

  8. @PEB
    J’ai globalement lu votre analyse.
    A la racine de ces courants on ne trouve finalament qu’une seule idée : le marxisme.
    Qui par définition est l’abolition de la famille, la nation, la propriété et la religion.
    Le marxisme est loin d’être mort !!

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