Le ministre de l’intérieur et des cultes, Nicolas Sarkozy, s’exprimait, lundi 19 septembre 2005, en ouverture d’un colloque organisé à l’Académie des sciences morales et politiques sur le thème : "La laïcité française dans son contexte international : singularité ou modèle ?"
Le ministre des cultes a insisté sur la nécessité de replacer la loi de 1905 dans son contexte d’origine (quand les catholiques étaient hors la loi ?). "Elle a été adoptée dans un climat de combat. Puis de texte de combat, elle est devenue un texte d’apaisement". Puis il a jugé nécessaire de "réfléchir aux diverses modalités d’adaptation" de ce texte. Le président de l’UMP songe notamment à la possibilité pour l’Etat et les collectivités locales de garantir les emprunts pour la construction d’édifices religieux ou à des avantages fiscaux en faveur des fidèles souscrivant au denier du culte.
Ces idées sont dans la ligne de celles qui, en octobre 2004, avaient accaparé le débat politique. A cette époque, dans un livre intitulé La République, les religions, l’espérance, Sarkozy s’était déjà déclaré favorable à une "adaptation" de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat pour permettre le financement des mosquées et la formation des imams sur des fonds publics. Sarkozy avait défendu sa position au nom de l’intégration de l’islam en France. Poursuivant sa réflexion utopique développée il y a peu devant la communauté Sant’Egidio, Sarkozy veut "faire de l’inscription de l’islam dans le contexte cultuel français" le signe que "l’islam peut s’intégrer dans une société démocratique, pluraliste et sécularisée" .
Sarkozy a conclu son discours en regrettant – comme nous – que "souvent les responsables religieux parlent trop bas". "Je ne vois pas la religion comme une menace" , distinguant "intégrisme" et "fondamentalisme". Car, a-t-il affirmé, "un croyant croit fondamentalement". Justement : le chrétien croit fondamentalement que Dieu est Amour, tandis que le musulman…