"Je ne connais pas le neveu de Mitterrand, j’ai lu le chapitre “exotique” du récit autobiographique dont il est question ici et là. La prose vaut ce qu’elle vaut sur le plan littéraire ;en l’occurrence, elle ébauche les contours d’une personnalité peu compatible avec la dignité d’une fonction ministérielle. Peu m’importe que les passages les plus glauques (euphémisme) aient suscité l’indignation de tels responsables du FN ou du PS : le ton de sincérité que l’on perçoit dans l’évocation fiévreuse des bordels thaïlandais suffit à me convaincre que cette nomination aura été une bévue. Et les amalgames quasiment staliniens de ses défenseurs les plus véhéments («ordre moral», selon Moscovici, rappel des «heures sombres de notre histoire», selon Bertrand) trahissent au mieux une inculture historique navrante, au pire un mépris scandaleux pour les victimes de l’Occupation.
Aucune homophobie ne dicte ma réaction […]. Défendre Polanski avec les mots de Mitterrand (Frédéric) était inconvenant et nous a valu une gifle méritée d’Hillary Clinton. Réduire à un réflexe homophobe le malaise qu’inspire aux Français ordinaires l’aveu très explicite d’une fascination sordide est un symptôme d’aveuglement. […] Son destin lui appartient, et Dieu en est seul juge. Simplement, les ombres portées de ses appétences ne le qualifiaient pas pour siéger au Conseil des ministres de notre République. Surtout dans le gouvernement d’un chef d’État soucieux d’en finir avec l’amoralisme, le cynisme, le nihilisme soixante-huitard. Du moins l’a-t-il clairement affirmé, et il avait raison. Si Mitterrand (Frédéric) est honnête, ce que je crois, et intelligent, ce que je présume, il mesurera le dommage causé à Sarkozy par son intronisation indue sur la scène politique. S’il est courageux, ce que j’ignore, il en tirera les conséquences."
Scandale Mitterrand : le malaise demeure
6 commentaires
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Sancenay
“la giffle méritée d’Hilary Clinton militante fervente de l’avortement et bientôt du genre : la dame d’oeuvre en question ne me paraît excessivement bien placée pour administrer des giffles d’ordre moral.
Mais il est également vrai qu’à lui seul ne seul nom de Miterrand doit faire ressortir également bien des aigreur gaulliennes, d’où la charge aussi tardive qu’ émotive du preux et respectable Tillinac qui cerne cependant très bien la réaction cynique de “Bertrand”.
PRIEUR
Denis Tillinac en remet une couche, mais tout a déjà été dit. Mitterand et Sarko dans le même panier.Le pouvoir est a ramasser,mais par qui?????
RC
Au contraire de Denis Tillinac, je ne crois pas un seul instant que F. Mitterrand soit honnête. Non, c’est le type même du cynique, prêt à tous les mensonges pour assouvir ses perversions, et désormais à toutes les tromperies théâtrales pour conserver son maroquin. Non, ce n’est pas de l’honnêteté d’invoquer à grands cris son honneur et sa dignité d’homme, bafouées par une plèbe ignorante.
Qu’il le garde, son ministère, et qu’il soit la tâche permanente et bien visible de ce gouvernement profondément amoral. Qu’il soit l’emblème de l’insondable abîme qui sépare les zélites du peuple réel. Qu’il soit la preuve vivante de la perversion démocratique qui sacrifie le bien commun sur l’autel de la jouissance individuelle.
Au fait, vous avez vu comme l’affaire s’est essoufflée ? Le buzz venu d’internet, et qui devait se transformer en raz-de-marée, s’est fracassé sur les remparts de la mauvaise foi politique, cimentés par la solidarité de caste et couronnés de l’étendard de la lutte ant-fasciste… C’est fini braves gens, désormais Hadopi va veiller à ce que la “fachosphère” se tienne tranquille.
Ga
Au risque de paraître provocateur, je dirai que monsieur Frédéric Mitterand bien au contraire a toute sa place dans le gouvernement de notre république.
Pourquoi? Parce qu’il est parfaitement en phase avec celle-ci, aussi pervertie et à bout de souffle que possible mais parfaitement capable de faire de magnifique rond de jambe dans les médias et porter également de magnifique costume avec nœud papillon.
Cela me rappelle l’histoire bien connue des sépulcre blanchi
Soleil Xavier
La sincérité ni l’intelligence de (Frédéric) Mitterand ne font pas l’ombre d’un doute – sauf toutefois lorsqu’il s’exprime sur TF1.
Mais toute la question est de savoir à quel moment (Nicolas) Sarkozy est sincère, lorsqu’il se montre “soucieux d’en finir avec l’amoralisme, le cynisme, le nihilisme soixante-huitard” (pour reprendre les mots mêmes de Denis Tillinac qui, je le présume, cite Sarkozy lui-même), ou lorsque celui-ci feint de renvoyer la balle dans le camp de ceux qui ne comprennent ni n’acceptent la présence dudit Mitterand dans ce qu’on appelle ” le gouvernement de la République”.
Il me semble maintenant bien démontré que poser la question, c’est y répondre, et que même Denis Tillinac ne devait pas l’ignorer.
Olivier M
Tillinac commet une erreur grossière en affirmant que Frédéric Mitterrand n’a pas sa place “dans le gouvernement d’un chef d’État soucieux d’en finir avec l’amoralisme, le cynisme, le nihilisme soixante-huitard. Du moins l’a-t-il clairement affirmé, et il avait raison.”
En effet, je me souviens plutôt que justement le même Sarkozy a défendu ouvertement son ministre de la culture et conspué les attaques dirigées Mitterrand, tentant une fois de plus de culpabiliser les victimes, selon la méthode bien connue.
Pire, Sarkozy a lu le livre de Mitterrand à l’été, en a vanté publiquement les mérites, reçu l’intéressé pour lui signifier que cela ne “posait aucun problème” à sa nomnation au gouvernement.
Denis Tillinac cherche à dédouaner Sarkozy en chargeant Mitterrand: erreur, les deux sont du même camp, celui de la trahison perverses des valeurs.