De Jérôme Serri, ancien collaborateur parlementaire, pour le Salon beige:
Mercredi 16 octobre, la chaîne C 8 a diffusé « Au nom de mon frère : les derniers jours de Samuel Paty », un documentaire sur l’engrenage dans lequel a été pris ce professeur d’histoire du collège de Conflans Sainte-Honorine dans les Yvelines. On y découvre comment les différents rouages de cette machine infernale ont condamné un homme à la plus terrible solitude, puis à la mort.
Mensonge d’une élève soutenue par un père islamiste, prise en main de l’affaire par un activiste musulman connu des services de renseignement, implication du CCIF (Collectif contre l’Islamophobie en France), diffusion sur les réseaux, victimisation de musulmans qui prétendent leur religion insultée par un « voyou », assassinat et décapitation du professeur par un candidat au djihad venu de Normandie.
Ce qui inquiète, c’est l’incapacité des services de l’éducation nationale à prendre la mesure de ce qu’il se passait. Ce qui sidère, c’est que l’on ait interrogé la sénatrice Eustache-Brinio (groupe Les Républicains) dans ce documentaire. On ne lui reprochera pas de s’interroger sur cette peur qui a saisi les professeurs et les a poussés à se désolidariser de leur collègue : « Il y a deux choses qui m’interrogent sur ça par rapport à l’équipe éducative. Il y a ceux qui ont eu peur ; or, moi je veux bien comprendre qu’on ait peur. Mais si on commence à avoir peur dans un collège, si on ne fait pas bloc, parce que l’intérêt d’une équipe pour se protéger c’est de faire bloc. » (42 :17) On ne lui reprochera pas non plus de poursuivre en s’interrogeant sur la façon dont les enseignants entendent et défendent la laïcité : « Après on peut se poser la question de la formation de certains profs à la laïcité et au respect de la laïcité, viscéralement. Est-ce que tous les profs de collège défendent la laïcité de la même manière ? Je n’en suis pas sûre. Est-ce qu’on les a formés à ça ? Je n’en suis pas sûre. Et est-ce qu’eux-mêmes portent ce message-là ? Je n’en suis pas sûre. Et c’est là aussi le fond du problème de l’éducation nationale aujourd’hui. » Si on lui reconnaît le droit de s’interroger ainsi, on lui suggèrera toutefois de ne pas incriminer seulement les « profs » et de se demander si tous ses collègues parlementaires, au Sénat comme à l’Assemblée nationale, défendent la laïcité de la même manière.
Après avoir pointé le manque de courage des professeurs, leur incapacité à faire front ensemble, Madame Eustache-Brinio, vers la fin du documentaire, a appelé l’éducation nationale à une prise de conscience : « Moi, je suis atterrée que le collège où il travaillait ne porte pas son nom. Si déjà on n’a pas le courage de nommer le collège Samuel Paty, là où il a travaillé, et là il a été assassiné, enfin décapité, n’ayons pas peur des mots, à quelques mètres de son collège, c’est déjà pour moi de la faiblesse. Non, mais clairement. C’est une page dramatique de l’éducation nationale qui s’est écrite ce jour-là. Vraiment. Bon, vraiment. Et il faut que l’éducation nationale en ait conscience. » (1 :15 :50)
Sans doute Madame Eustache-Brinio a-t-elle été interrogée parce qu’elle avait été en 2020 rapporteur de la commission d’enquête sur « La radicalisation islamiste et les moyens de la combattre » et que le réalisateur ne savait pas que cette commission n’avait pas eu le courage de se faire respecter en faisant respecter la loi concernant les commissions d’enquête. Relisons le début du compte rendu de la présentation de ce rapport qui fut faite le 7 juillet 2020 devant les membres de cette commission avant son imprimatur. Ce compte rendu se trouve sur le site du Sénat :
Mme Nathalie Delattre, présidente (RDSE – Rassemblement Démocratique et Social Européen). « – Deux auditions n’ont pu se dérouler dans de bonnes conditions. La première, celle du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), nous a mis face à deux personnes envoyées par l’association, mais qui n’en étaient pas représentantes – c’était au moins le cas pour l’une des deux. Nous avons écrit au CCIF, qui nous a répondu qu’il pensait pouvoir nous recommander des personnes à rencontrer, mais qu’il ne pensait pas que c’était lui-même que nous souhaitions auditionner. Chose extraordinaire ! La réponse édifiante, et par ailleurs victimaire, du CCIF est révélatrice. Je vous propose que nous l’annexions à notre rapport.
Jean-Yves Leconte (SOCR – Socialiste et Républicain). « – N’est-ce pas obligatoire de se présenter devant la commission d’enquête ?
Mme Nathalie Delattre « – Oui, c’est une obligation à laquelle on ne peut se soustraire. Nous nous réservons le droit d’envisager des suites. »
Un autre sénateur, Alain Cazabonne (UC – Union Centriste), revient un peu plus loin sur la question des « suites » à donner à cette non-comparution : « Quant aux personnes qui ne sont pas venues témoigner devant notre commission, il faut marquer le coup. » La présidente n’y prêtera même pas attention.
La loi est pourtant très claire : « La personne qui ne comparaît pas ou refuse de déposer ou de prêter serment devant une commission d’enquête est passible de deux ans d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende. »
Le Sénat ne poursuivra pas le CCIF. Il se taira. Deux mois plus tard, le 16 octobre, Samuel Paty sera assassiné. Au lendemain de sa mort, le CCIF sera considéré par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, comme « manifestement impliqué » dans cet assassinat et sa dissolution, prononcée le 2 décembre 2020 en Conseil des ministres.
Après avoir manqué de courage hier, le Sénat fait preuve aujourd’hui d’une belle indécence en osant, par la voix de l’un de ses membres, reprocher à d’autres un aussi coupable manque de courage. Lorsqu’on s’est seulement « réservé le droit d’envisager des suites » et que, sans réagir, on a laissé le CCIF enfreindre la loi, comment peut-on faire la leçon à des professeurs dont la surveillance et la dénonciation mensongère de l’enseignement fait partie de la stratégie des frères musulmans qui ont fait de l’école de la République une cible privilégiée ? Est-il besoin de préciser que bien entendu l’attitude de nombre d’enseignants face à l’islamisme n’est pas au-dessus de tout soupçon, loin s’en faut ?
Ancien collaborateur parlementaire, ancien collaborateur du magazine Lire, Jérôme Serri a publié Les Couleurs de la France dans la peinture française avec Michel Pastoureau et Pascal Ory (éditions Hoëbeke/Gallimard), Roland Barthes, le texte et l’image (éditions Paris Musées), Les planches de l’Encyclopédie Diderot et d’Alembert vues par Roland Barthes (Musée de Pontoise). Membre du « Groupe de recherches André Malraux » à Paris-IV Sorbonne et commissaire de l’exposition Les Officiels vus par André Malraux au Musée Pissarro à Pontoise, il a participé à la rédaction du Dictionnaire André Malraux (éditions du CNRS).
C.B.
Tout manquement aux lois françaises doit être sanctionné, que le contrevenant soit ou non un national. Il faut rétablir le délit d’entrée illégale en France.
Gaudete
La laïcité c’est comme les valeurs de la ripoublik, ceux qui ont ces mots à la bouche ne savent même pas ce que cela signifie. De toutes façons ils n’ont rien compris et s’ils avaient une once d’intelligence ils commenceraient par lire le coran et voir toutes les ignominies écrites dans ce truc, de plus ils s’informeraient auprès de vrais spécialistes de ce qu’est l’islam et son corollaire l’islamisme, car quand on veut combattre un ennemi il faut le connaître. Apparemment ni les membres du sénat ni les autres d’ailleurs ni le gouvernement et à plus forte raison macronor dictator ne veulent faire quoi que ce soit, c’est très clair ils laissent pourrir la situation, pourtant ce serait si simple, au lieu d’envoyer des soldats sur le théâtre d’opérations on envoie la légion étrangère ou les paras nettoyer les écuries d’Augias, le nettoyage des banlieues serait rapidement mené, les dealers se retrouveraient en cabane et l’islamisme disparaîtrait à la vitesse grand V. Mais pour cela il faut en avoir, or nos politicards de salon sont émasculés
Hubert
1. Faire venir des millions de musulmans.
2. Agiter sous les yeux de leurs enfants des caricatures du prophète.
3. Appeler cela “laïcité”