Christophe Billan, président de Sens Commun, répond à Henri Guaino dans Valeurs actuelles. Extrait :
"[…] Vous le savez bien : nous avons longtemps espéré votre candidature à la primaire. Lorsqu’elle fut enfin rendue publique, à la fin du mois de juin, nous avons demandé à vous revoir pour évoquer les échéances à venir. Nous avons alors constaté avec déception que vous n’aviez ni programme réellement abouti, ni structure de campagne. Nous vous avons malgré tout proposé de vous aider à obtenir vos parrainages car il nous semblait important que votre voix soit entendue dans le cadre des débats. Nous n’avons par la suite jamais été recontactés, ce qui nous a rendus quelque peu sceptiques sur votre envie réelle de vous engager pleinement dans le combat de la primaire.
Sous le coup de la déception, vous déclarez aujourd’hui dans Valeurs actuelles que les responsables de ce Sens Commun « qui prétendaient changer la politique en apportant des valeurs et une autre façon de la faire, sont devenus en quelques mois des politiciens pires que les autres. »
Bien au contraire de ce que vous écrivez, nous avons fondé notre choix rationnellement, en toute indépendance et en dehors de toute tractation politique. Pendant un an, nous avons rencontré les candidats et examiné leur programme, en nous attachant aux thématiques qui nous tiennent à cœur : la famille, l’autorité de l’État, la culture et l’éducation, l’économie. Outre ce critère fondamental de la proximité programmatique, nous avons décidé d’assumer notre vocation auprès d’un candidat présidentiable plutôt que d’un candidat de témoignage, car nous estimons que la situation est trop préoccupante pour que nous nous permettions quelque coup d’épée dans l’eau.
Si vraiment nous étions devenus des « politiciens » comme, voire « pire que les autres », nous aurions, en bons opportunistes, soutenu d’emblée l’un des deux favoris des sondages. Nous avons fait le choix de nous rallier à celui qui s’engage, par la cohérence de ses positions et la pertinence de son programme, à bâtir les digues que nous appelons de nos vœux. Encore une fois, la situation de notre pays est grave : il ne s’agit pas de commenter ou d’exiger une idéalité immédiate mais de poser des garrots dans l’urgence. Loin de mettre en lumière des calculs sordides, notre décision témoigne de notre liberté et de notre fidélité.
Nous regrettons la violence des tentatives de déstabilisation en tout genre dont nous faisons l’objet depuis une semaine ainsi que les pressions qui s’exercent sur de nombreux élus, en interne, pour attaquer le choix de Sens Commun et l’intégrité de ses membres. Cette agitation ne permet pas de considérer les faits pour ce qu’ils sont ni d’approfondir ce que nous proposons en travaillant avec les équipes de François Fillon.
Monsieur Guaino, sans rancune, nous vous redisons ici notre amitié, notre admiration et notre profonde gratitude pour votre mobilisation courageuse en 2013. Vous avez su restez libre, vous avez su, dans chaque débat, nous faire prendre à tous de la hauteur malgré la médiocrité du débat public : nous vous souhaitons d’être vous aussi fidèle à votre vocation."