Extrait de l'homélie du pape François, prononcée ce matin en la basilique St Pierre de Rome, en la solennité de Marie Sainte Mère de Dieu :
"[L]e Christ et l’Église sont inséparables, parce que l’Église et Marie vont toujours ensemble et cela est justement le mystère de la femme dans la communauté ecclésiale, et on ne peut pas comprendre le salut opéré par Jésus sans prendre en compte la maternité de l’Église. Séparer Jésus de l’Église serait vouloir introduire une « dichotomie absurde », comme l’a écrit le bienheureux Paul VI (cf. Ex. ap. Evangelii nuntiandi, n. 16). Il n’est pas possible d’« aimer le Christ mais sans l’Église, écouter le Christ mais non l’Église, être au Christ mais en dehors de l’Église » (Ibid). C’est en effet l’Église, la grande famille de Dieu, qui nous apporte le Christ. Notre foi n’est pas une doctrine abstraite ni une philosophie, mais elle est la relation vitale et pleine avec une personne : Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu fait homme, mort et ressuscité pour nous sauver, et vivant au milieu de nous. Où pouvons-nous le rencontrer ? Nous le rencontrons dans l’Église, dans notre Sainte Mère l’Église hiérarchique. C’est l’Église qui dit aujourd’hui : « Voici l’agneau de Dieu » ; c’est l’Église qui l’annonce ; c’est dans l’Église que Jésus continue à accomplir ses gestes de grâce que sont les Sacrements.
Cette action et mission de l’Église exprime sa maternité. Elle est en effet comme une mère qui garde Jésus avec tendresse et le donne à tous avec joie et générosité. Aucune manifestation du Christ, pas même la plus mystique, ne peut jamais être séparée de la chair et du sang de l’Église, du réalisme historique du Corps du Christ. Sans l’Église, Jésus-Christ finit par se réduire à une idée, à une morale, à un sentiment. Sans l’Église, notre rapport avec le Christ serait à la merci de notre imagination, de nos interprétations, de nos humeurs. […]"