A l’occasion du pèlerinage à Domrémy, les 27 et 28 septembre, pour célébrer les 600 ans des apparitions de saint Michel à sainte Jeanne d’Arc, l’Abbé Jacques Olivier (FSSP), du sanctuaire Notre-Dame de Bermont (Domrémy), l’un des organisateurs du pèlerinage a été interrogé dans France catholique. Extrait :
[…] Cette histoire est riche d’enseignements pour aujourd’hui, notamment au niveau du problème de légitimité des gouvernants. Si le pouvoir vient d’en bas – du peuple ou des partis – cela empêche de reconnaître qu’il vient d’en haut – de Dieu… Jeanne nous dit que la seule manière de retrouver un équilibre sera d’enraciner le pouvoir en Dieu: seul le Christ-Roi donne le pouvoir. Cela paraît utopique? ça l’était autant du temps de Jeanne! À vue humaine, il n’y avait aucun espoir.
Quelles leçons tirer de la vie de Jeanne d’Arc?
La grande leçon, c’est que c’est toujours Dieu qui sauve… mais qu’il ne le fait pas comme nous l’attendons! Nous ne savons pas comment Dieu veut sauver notre pays. Sans plaquer sur lui nos désirs, nous devons seulement attendre, prier et espérer son intervention providentielle, comme au temps de Jeanne. Laissons-le libre de ce qu’il veut nous donner. Du temps de Jésus, les Juifs attendaient un messie qui les délivrerait de l’occupation et restaurerait la royauté en Israël. Le Christ est bien venu sauver son peuple, mais pas tout à fait de la manière qu’ils attendaient… Il faut simplement avoir confiance: Dieu intervient dans l’histoire des hommes et notre prière favorise son action. Jésus est venu parce qu’il y avait un petit groupe de Juifs fervents qui attendaient ardemment sa venue en priant.
Les chrétiens attendent-ils trop l’homme ou la femme politique providentielle?
Nous attendons tous tel homme, tel parti ou tel régime qui redonnerait une sorte de grandeur à la France, par des moyens naturels. L’attente de l’extraordinaire est légitime mais la « personne providentielle » que nous attendons, c’est l’action divine! C’est en Dieu que nous devons mettre notre espérance. Il faut porter notre regard sur Dieu: lui seul peut transformer la situation. Jeanne n’a jamais voulu être d’un parti. Comme elle, il faut sortir de cette logique partisane par le haut.
Que faut-il demander à Dieu?
Il faut le supplier avec foi, en lui demandant avant toute chose le salut de notre nation. Si notre prière est juste, cela nous donnera une unité: nous ne chercherons plus à défendre notre prétendant, notre candidat, nous serons vraiment dans l’espérance. C’est en cherchant ensemble le bien commun de la France qu’il pourra se passer quelque chose. Le meilleur programme politique est celui du Notre Père: « Que votre volonté soit faite, que votre règne arrive »! Nous devons vouloir une seule chose pour la France: que la volonté de Dieu s’accomplisse par son règne, et non pas la victoire d’un camp ou d’un autre. L’essentiel est donc de prier pour la France. C’est le but de ce pèlerinage: le samedi soir, au cours de la messe pontificale, une prière spéciale pour la France et pour l’Église sera récitée, en communion avec les sanctuaires de Lisieux et du Mont-Saint-Michel. […]