De Philippe de Villiers dans le JDNews :
J’ai voulu, dans ma vie, relever deux défis : le premier, c’était de réparer un génocide, celui de ma Vendée natale. Pour que justice soit faite dans la suite des temps. Très jeune, j’avais deviné que la Vendée parlait à toute l’Histoire de France, où elle a pris, au fil du temps, une place de choix, en accédant à la promotion symbolique d’une province de l’esprit. Le Vendéen est un réfractaire. À l’ombre de ses héros, de ses martyrs, il apprend à affronter les colonnes infernales d’hier et… d’aujourd’hui. La Vendée est devenue le mythe intemporel de la conscience dressée.
Le deuxième défi, ce fut de réparer un mémoricide, celui de notre pays. Renouer le fil avec la mémoire commune qui nous a façonnés, qui fut un creuset de la grâce, de la tendresse, et un conservatoire des ferveurs d’un peuple stylé qui cultivait le bon ton et le bon goût, en chérissant les trésors d’un patrimoine envié par le monde entier. Tout cela s’est affaissé. L’esprit français a été frappé de ridicule par le progressisme en quête incessante de figures nouvelles de l’insolite et du fantasque.
La question qui se pose aujourd’hui n’est pas la même qu’aux autres époques de grands chavirements. Elle est beaucoup plus grave. Il ne s’agit plus de savoir si la France va pouvoir récupérer les ressources morales suffisantes pour se redonner de l’allant, il s’agit de savoir si elle peut renaître. La dormition est son état, l’avachissement, son tropisme mortifère.
Les élites se sont éclipsées. Elles participent de la même société d’un monde univoque. Elles communient sous les deux espèces du multiculturalisme, qui est un puissant brouilleur de notre identité, et de l’islamowokisme, qui piétine notre patrimoine vital.
« L’Histoire, c’est le nombre », me répétait mon cher ami Pierre Chaunu. La démographie de l’avenir prépare déjà son verdict. Seules deux mouvances fourniront une relève parce qu’elles ont encore le goût de vivre : la mouvance de la tradition islamique et la mouvance de la culture chrétienne. Entre les deux, bientôt, il n’y aura plus rien. Rien que le spasme et les contorsions.
Le wokistan sera emporté par l’hédonisme et mourra de sa stérilité excentrique. La GPA ne suffira pas à produire des générations compensatoires du déficit revendiqué des vies manquantes. Les rejetons des familles de la classe moyenne, ayant échappé à l’eugénisme d’État, auront le choix entre devenir des légumes ou des dissidents. Des légumes halalisés, cuits au court-bouillon, ou des dissidents qui épanouiront, très jeunes, leurs humeurs récalcitrantes. Il n’y aura plus de place pour les neutres, les demi-satisfaits qui, longtemps, ont pratiqué le vertige au-dessus du vide, avec une bonhomie lyophilisée, et qui pensent peut-être encore s’en tirer par le syndrome cossu de l’entre-soi.
Il n’y aura plus de refuge où abriter la vie des neutres. Une génération de survivants combattants va poindre. Elle tiendra des isolats, des scissiparités de l’espèce française. Des jeunes gens se croiseront pour la pérennité française, comme leurs ancêtres se sont croisés pour Jérusalem. Ils se croiseront pour que la France demeure la France et qu’elle retrouve la mémoire vivante du dépôt millénaire.
Si je devais retenir une seule leçon de toute ma vie, pour la laisser en partage à la jeunesse, je n’hésiterais pas : ce sont les minorités qui font l’Histoire. Les minorités à venir seront composées de rescapés. Ils dormiront l’œil ouvert. Pratiquant la survie, ils en adopteront les réflexes, la culture. Les morts-vivants du Système seront balayés par le feu ardent et la pureté cristalline des nouvelles intentions françaises de ces esprits rétifs.
Un jour, peut-être, le mot « mémoricide » sera désuet. À nouveau, on se souviendra. Et on y prendra du plaisir, on y cueillera des émotions toutes fraîches. Cela signifierait, comme on dit dans le Vendée Globe où les naufragés font flotter un petit drapeau blanc sur la coque renversée pour être repérés avant qu’il ne soit trop tard, que la France donne encore des « signes de vie ». Elle pourrait renaître, elle va renaître, elle renaît.
D'Haussy
Vive le Roy, à bas la république.
Bon an de grâce 2025.
Zabo
Merci cher Philippe pour ce billet essentiel !
Que le Dieu de clémence, Dieu vainqueur, sauve la France au nom du Sacré-Coeur !
Sainte et fertile année !