Lu sur Polémia :
"Scandale DSK, affaire Tron, le sexe et la politique sont à la une. Mais avant le désordre des comportements, il y a le désordre dans les esprits. Et la formidable contradiction entre le « jouir sans entraves » de 1968 et la demande de pénal des féministes.
La France et l’Europe vivent encore dans l’idéologie soixante-huitarde. Le grand carnaval libéral/libertaire impose encore ses normes : la « nouvelle morale » recommande de « jouir sans entraves » et banalise les expressions marginales de la sexualité et les comportements longtemps jugés déviants. […] Longtemps l’éducation morale et surtout l’éducation sexuelle relevait de la famille. L’Etat se gardait d’entrer dans la chambre à coucher ou de recommander des « bonnes pratiques » sexuelles aux adolescents ou préadolescents. Cette époque est révolue. Les programmes obligatoires de l’Education nationale pour les lycées et les collèges (y compris privés) enseignent la sexualité. Avec un triple biais :
- -celui d’un choix relativiste qui serait à effectuer par chacun entre différentes orientations qui se valent toutes ;
- -celui d’une prévalence de la fonction plaisir de la sexualité débouchant sur une quasi-négation des autres fonctions, qu’il s’agisse du lien sentimental inscrit dans la durée ou de la procréation ; et donc de la relation profonde entre la sexualité et la famille ;
- -celui d’une vision simplement mécanique et purement prophylactique de l’acte sexuel.
Ministres de l’Education nationale et présidents de région et de conseil général partagent cette même vision parfaitement réductionniste : une vision, certes, différente mais aussi difficile à contester que celle de la police religieuse de l’Arabie saoudite ! … […] Dans le domaine des mœurs comme dans les autres, on ne voit guère de solutions sans un grand renversement. Moins de textes, moins d’ingérence de l’Etat, un meilleur respect des lois essentielles et une vision plus naturelle, plus humaniste de la vie et de la sexualité. Bref, le renversement du libéral/libertaire par le conservateur/identitaire. Sortons de la crise du sens."