Quand un enfant est scolarisé dans un établissement sous contrat, sa commune de résidence doit payer un forfait, même si l’école est dans une autre commune. Le Figaro nous apprend que Ségolène Royal veut supprimer ce forfait pour les élèves scolarisés hors de leur commune de résidence. Mais plus intéressant encore est le motif de cette suppression :
Ségolène Royal s’est prononcée mercredi soir, lors du débat interne au PS, pour "la laïcité dans les services publics", un thème qu’elle avait jusque-là rarement abordé. Selon elle, il faudra entre autres "supprimer l’article de loi qui oblige les communes à payer la scolarisation des enfants dans le privé". Un geste fort en direction des défenseurs de la laïcité, accueilli par les applaudissements nourris de l’auditoire. "Nous ne sommes pas antiprivé, explique-t-on dans son entourage, On sait que les familles veulent la liberté de choix, mais cet amendement coûte cher aux petites communes."
Si on en doutait encore, pour Ségolène Royal, laïcité rime bien avec laïcisme. Le décalage entre la réaction des militants présents et celle de son entourage est à ce titre amusant…Mais le Figaro note encore que
…de nombreux maires, de droite et de gauche, s’opposent [au forfait communal]. Ils s’estiment dépossédés de leur liberté de gestion et privés des moyens de pression pour conserver les élèves sur leur commune. Ce "choix personnel" des familles "ne saurait avoir pour conséquence de menacer les finances des communes rurales", estime ainsi un collectif de maires ruraux de tous bords.
Les maires craignent surtout beaucoup la concurrence de ces établissements, non pas tant d’ailleurs pour leur aspect confessionnel que pour leur rigueur et leur niveau. Mais au lieu de vouloir couper les vivres aux écoles privés, pourquoi les maires ne se donneraient-ils pas les moyens de rendre leurs écoles attractives ? Cela créerait une saine émulation pour le bien des élèves.
Bertrand
A ce propos, en tant que trésorier d’une Ogec (Organisme de gestion des écoles catholiques), nous rencontrons beaucoup de réticences à l’application de ce texte. Pour mémoire la loi a été votée en décembre 2004 et la circulaire d’application est apparue en juillet 2005.
Effectivement beaucoup de maires rechignent à payer la côte part dûe aux écoles catholiques extérieures à leur commune pour leurs enfants qui y sont scolarisés.
Force est de devoir rappeler que chaque maire perçoit en dotation globale annuelle une somme pour la scolarisation de chaque enfant de sa commune. Cette somme, cela semble logique, doit être affectée à l’établissement dans lequel est scolarisé l’enfant.
Si la commune ne reverse pas cette argent, elle l’affecte donc à autre chose qu’à l’éducation des enfants de ses administrés.
Marie-Ségolène, en voulant abroger cette loi, atteste donc le fait qu’une commune puisse recevoir une dotation d’éducation et qu’elle l’utilise à d’autres fins !
xango
en fait, ils sont aux abois
de plus en plus de profs (pour placer les cousins, les beaux-frères…)
de moins en moins d’élèves (vu le niveau, le nombre de grèves, de maladies contagieuses…)
Marc
“Mais au lieu de vouloir couper les vivres aux écoles privés, pourquoi les maires ne se donneraient-ils pas les moyens de rendre leurs écoles attractives ?”
Car cela imposerait de tout réformer, et pas seulement le système éducatif, mais aussi fiscal (subventions, par exemple) et surtout LE système dans son ensemble.
sixtine
@ xango : faudrait savoir !
il y a quelque temps de cela, sur le SB, vous m’expliquiez par A + B que “le public, y a que ça de bien ” (les profs y seraient les meilleurs, les élèves tous des fils à papa nullissimes)
et maintenant, le privé c’est merveilleux….
cher xango, soyez un peu plus objectif !