Simone Veil, présidente d’honneur de la Fondation pour la mémoire de la Shoah et ancienne déportée, a critiqué de manière virulente la proposition du chef de l’Etat. Elle a jugé cette mesure «inimaginable, insoutenable et injuste».
"on ne peut pas infliger ça à des petits de dix ans […] On ne peut pas demander à un enfant de s’identifier à un enfant mort. Cette mémoire est beaucoup trop lourde à porter. Nous mêmes, anciens déportés, avons eu beaucoup de difficultés après la guerre à parler de ce que nous avions vécu, même avec nos proches. Et aujourd’hui encore, nous essayons d’épargner nos enfants et nos petits-enfants [du moins ceux qui survivent à l’avortement… NDMJ]. Par ailleurs beaucoup d’enseignants parlent – très bien – de ces sujets".
Paradoxalement, elle rejoint la critique de Jean-Marie Le Pen :
"Il est affreux sur le plan moral, et criminel sur le plan psychologique, d’obliger les petits enfants des écoles à se confronter ainsi, de façon personnelle, à des drames historiques, ce qui revient à leur faire endosser ces drames. Il n’est pas besoin d’être psychologue ou pédopsychiatre pour savoir que nombre d’enfants se sentiront coupables et en seront brisés."