Concernant les affaires judiciaires subies actuellement par Marine Le Pen et François Fillon, Jean-Yves Le Gallou déclare dans Minute :
"Pour apprécier la situation, il faut faire un effort d’imagination et se télétransporter. Imaginons qu’il y ait une élection présidentielle en Russie et que, tous les deux jours, l’un des deux principaux candidats d’opposition, ou les deux, soit perquisitionné, convoqué chez les juges, mis en examen ou que ses proches se trouvent dans cette situation. Evidemment, l’ensemble des médias mondiaux, les médias français au premier chef, crierait à l’atteinte à la démocratie. Sauf que ce que je viens de décrire ne se passe pas – et ne s’est pas passé – dans la Russie de Vladimir Poutine mais se déroule actuellement dans la France de François Hollande…
La séparation des pouvoirs exige que le pouvoir judiciaire reste dans son lit et qu’en tout cas, en période électorale, il fasse preuve d’un minium de retenue. Or ce n’est pas du tout à cela qu’on assiste mais, au contraire, à un véritable séquençage des opérations judiciaires en fonction du calendrier électoral et de l’intérêt de la presse pour une « feuilletonnisation » des supposées « affaires » Fillon et Le Pen. En polluant délibérément la campagne électorale, les juges commettent une forfaiture. […]