Partager cet article

L'Eglise : Léon XIV

“Si nous voulons aider les familles […] nous devons d’abord cultiver et renouveler notre propre identité de croyants”

“Si nous voulons aider les familles […] nous devons d’abord cultiver et renouveler notre propre identité de croyants”

Extrait du message de Léon XIV aux participants du séminaire du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie autour du thème “Évangéliser avec les familles d’aujourd’hui et de demain : Défis ecclésiologiques et pastoraux” :

Ce thème exprime clairement la sollicitude maternelle de l’Église pour les familles chrétiennes du monde entier, membres vivants du Corps mystique du Christ et premier noyau de l’Église, à qui le Seigneur confie la transmission de la foi et de l’Évangile, en particulier aux nouvelles générations.

La soif profonde d’infini présente dans le cœur de tout être humain fait que les parents ont le devoir de sensibiliser leurs enfants à la paternité de Dieu. Comme le disait Saint Augustin : « Comme nous avons en toi, Seigneur, la source de la vie, c’est à ta lumière que nous verrons la lumière » (Confessions, XIII, 16).

Notre époque est marquée par une recherche croissante de spiritualité, particulièrement évidente chez les jeunes, qui aspirent à des relations authentiques et à des guides dans la vie. Il est donc important que la communauté chrétienne fasse preuve de clairvoyance pour discerner les défis du monde d’aujourd’hui et pour nourrir le désir de foi présent dans le cœur de chaque homme et de chaque femme.

Cet effort exige qu’une attention particulière soit portée aux familles qui, pour diverses raisons, sont spirituellement les plus éloignées de nous : celles qui ne se sentent pas impliquées, qui se disent désintéressées ou qui se sentent exclues des activités habituelles, mais qui voudraient pourtant faire partie d’une communauté dans laquelle elles pourraient grandir et cheminer avec d’autres. Combien de personnes aujourd’hui n’entendent tout simplement pas l’invitation à rencontrer Dieu ?

Malheureusement, face à ce besoin, une « privatisation » de la foi de plus en plus répandue empêche souvent ces frères et sœurs de connaître la richesse et les dons de l’Église, lieu de grâce, de fraternité et d’amour.

Par conséquent, malgré leurs sains et saints désirs, alors qu’ils cherchent sincèrement des moyens de gravir les passionnants sentiers ascendants qui mènent à la vie et à la joie abondante, beaucoup finissent par s’appuyer sur de faux points d’appui, incapables de supporter le poids de leurs besoins les plus profonds et qui les font glisser vers le bas, loin de Dieu, naufragés sur une mer de préoccupations mondaines.

Parmi eux, des pères et des mères, des enfants, des jeunes et des adolescents, qui se trouvent parfois aliénés par des styles de vie illusoires qui ne laissent pas de place à la foi et dont la diffusion est facilitée par l’utilisation erronée de moyens potentiellement bons – tels que les médias sociaux – mais qui se révèlent nocifs lorsqu’ils sont utilisés pour véhiculer des messages trompeurs.

Ce qui anime l’Église dans son action pastorale et missionnaire, c’est précisément le désir de sortir comme « pêcheur » de l’humanité, afin de la sauver des eaux du mal et de la mort à travers la rencontre avec le Christ.

Peut-être que de nombreux jeunes qui choisissent aujourd’hui la cohabitation au lieu du mariage chrétien ont en réalité besoin que quelqu’un leur montre de façon concrète et claire, surtout par l’exemple de leur vie, ce qu’est le don de la grâce sacramentelle et la force qui en découle. Quelqu’un qui les aide à comprendre « la beauté et la grandeur de la vocation à l’amour et au service de la vie » que Dieu donne aux couples mariés (SAINT JEAN-PAUL II, Familiaris Consortio, 1).

De même, de nombreux parents, en élevant leurs enfants dans la foi, ressentent le besoin de communautés qui puissent les soutenir dans la création de conditions favorables à la rencontre de leurs enfants avec Jésus, « des lieux où se réalise la communion de l’amour, qui trouve sa source ultime en Dieu » (FRANCIS, Audience générale, 9 septembre 2015).

La foi est avant tout une réponse à l’amour de Dieu, et la plus grande erreur que nous puissions commettre en tant que chrétiens est, selon les mots de saint Augustin, « de prétendre que la grâce du Christ consiste dans son exemple et non dans le don de sa personne » (Contra Iulianum opus imperfectum, II, 146). Combien de fois, même dans un passé pas si lointain, avons-nous oublié cette vérité et présenté la vie chrétienne surtout comme un ensemble de règles à respecter, remplaçant l’expérience merveilleuse de la rencontre avec Jésus – Dieu qui se donne à nous – par une religion moralisante, pesante et peu attrayante qui, d’une certaine manière, est impossible à vivre dans la vie quotidienne concrète.

Dans cette situation, il revient aux évêques, en tant que successeurs des apôtres et pasteurs du troupeau du Christ, d’être les premiers à jeter leurs filets dans la mer et à devenir des « pêcheurs de familles ». Mais les laïcs sont également appelés à participer à cette mission et à devenir, aux côtés des ministres ordonnés, des « pêcheurs » de couples, de jeunes, d’enfants, de femmes et d’hommes de tous âges et de toutes conditions, afin que tous puissent rencontrer l’unique Sauveur. Par le Baptême, chacun de nous a été fait prêtre, roi et prophète pour ses frères et sœurs, et « pierre vivante » (cf. 1 P 2,4) pour la construction de la maison de Dieu « dans la communion fraternelle, dans l’harmonie de l’Esprit, dans la coexistence des diversités » (LEO XIV, Homélie, 18 mai 2025).

Je vous demande donc de vous joindre au travail de toute l’Église pour rechercher les familles qui ne viennent plus à nous, pour apprendre à cheminer avec elles et pour les aider à embrasser la foi et à devenir à leur tour des « pêcheurs » d’autres familles.

Ne vous laissez pas décourager par les situations difficiles que vous rencontrez. Il est vrai que les familles d’aujourd’hui ont beaucoup de problèmes, mais « l’Évangile de la famille nourrit aussi les semences qui attendent de pousser et sert de base pour soigner les plantes qui se fanent et ne doivent pas être négligées » (FRANCIS, Amoris Laetitia, 76).

Quelle nécessité de promouvoir la rencontre avec Dieu, dont l’amour tendre valorise et aime l’histoire de chaque personne ! Il ne s’agit pas de donner des réponses hâtives à des questions difficiles, mais de se rapprocher des personnes, de les écouter et d’essayer de comprendre avec elles comment affronter leurs difficultés. Et cela exige d’être prêt à s’ouvrir, si nécessaire, à de nouvelles manières de voir et d’agir, car chaque génération est différente et a ses propres défis, ses propres rêves et ses propres questions. Cependant, au milieu de tous ces changements, Jésus-Christ reste « le même hier, aujourd’hui et à jamais » (He 13,8). Par conséquent, si nous voulons aider les familles à vivre des chemins joyeux de communion et à être des semences de foi les uns pour les autres, nous devons d’abord cultiver et renouveler notre propre identité de croyants. […]

Partager cet article

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services