De Daniel Hamiche :
"J’adôrrre Le Monde… Si, si, je vous l’assure. Au début, je le reconnais, c’est d’une lecture assez pénible, mais avec le temps les choses s’arrangent, on s’accoutume, on commence par sourire discrètement, puis moins. Il vous échappe des « Hé ! hé », puis vous arrive la franche rigolade, irrépressible, presque insoutenable à la limite de la douleur. Et cela, tous les jours. C’est que malheureusement, L’Almanach Vermot ne paraît, voyez-vous que tous les ans. C’est long. Et que j’ai abandonné les Carambars, à cause des dents, mais comme je regrette les suaves blagues qu’on pouvait y lire, en mâchonnant la barre élastique mais résistante, sur son emballage intérieur. Donc, si vous avez envie de rire, lisez Le Monde. En plus, c’est gratuit ! Mais oui ! Il suffit d’aller sur le site internet du « quotidien de référence »… L’édition en ligne d’hier dimanche, reprenant très largement une dépêche de l’AFP, sonnait le tocsin, du genre « La peste est dans Marseille » ou « Les Prussiens sont sur la Marne ». On lisait le titre : « Les catholiques intégristes perturbent la pièce Golgota Picnic ». Et pour faire bien peur aux lecteurs, l’illustrait d’abord comme suit :
Des “barbus”, donc des sortes de salafistes version “catholiques intégristes” ! Brrr. On en tremble. Puis le texte, commençant ainsi : « Des ultra-catholiques sont parvenus pour la première fois, dimanche 20 novembre, à perturber Golgota Picnic ». Des « ultra-catholiques »… Peut-être une nouvelle lessive qui doit laver plus blanc. Imaginez un peu : ils ont réussi « grâce à leur sono à faire entendre leurs prières et leurs chants à l’intérieur du Théâtre Garonne » ! Zont qu’à mieux l’insonoriser leur théâtre après tout. Me revient l’image de Josué faisant sonner les trompettes des Hébreux et promenant l’Arche d’Alliance autour des murailles de Jéricho. Au bout de sept jours elles s’écroulèrent. Suffit de faire un peu de bruit et d’avoir le Seigneur avec soi pour venir à bout des forteresses modernes. Morale de la fable, si l’on veut. Le directeur n’en peut plus. Son personnel est « épuisé ». Et moi, je suis mort de rire."
NB : les "barbus" en photo sont des capucins, qui ont une fondation à Castelnau d'Arbieu, près de Toulouse où ils se sont joints à la manifestation.