Lu dans le dernier numéro de l'Action française, par Aristide Leucate :
"[…] Aussi, doit-on tenir pour accompli, dans l’immédiat, le vieux rêve de Jean-Marie Le Pen de voir le Front national supplanter cette fausse droite “républicaine”, fourrier de toutes les compromissions avec une gauche devant laquelle elle n’eut de cesse de s’aplatir, trahissant un électorat tellement cocufié que ses ramages finissaient par s’accrocher aux nuages de l’abstention quand ils ne poussaient pas directement les portes du FN. C’est un fait que le parti lepéniste, en dépit de son « ni droite, ni gauche » plus marketing et cosmétique que réellement tactique et stratégique, occupe – tout au moins provisoirement – depuis le 23 avril la place laissée piteusement en déshérence par la droite sarko-chiraquienne. À l’heure où nous écrivons, il semble hasardeux de se risquer à des pronostics, tant que les deux tours des élections législatives n’ont pas eu lieu. Il se peut que le conglomérat Républicain soit pris d’un sursaut résilient qui lui permettrait, à la faveur de “fronts républicains” locaux, de sauver les meubles, voire, Fillon exeat, de rentrer en force à la chambre, sinon de contraindre Emmanuel Macron – ce qui serait très inédit – à former un gouvernement de cohabitation. Néanmoins, l’hypothèse la plus vraisemblable réside dans le fait qu’ un grand nombre d’élus LR – à l’instar de leurs homologues du PS – tenteront de se recycler dans le macronisme actuellement en marche – les tractations vont déjà bon train. Le reste des troupes choisira de grossir les rangs centristes, voire de fonder un nouveau parti de droite. Les mêmes causes engendrant les mêmes effets, ce dernier scénario s’avèrera tout aussi calamiteux et inutile que ses devanciers (RPR, UMP, LR) s’il persiste dans l’irénisme consistant, de manière irréaliste et contre-intuitive, à conjuguer les carpes souverainistes ou conservatrices avec les lapins libéraux ou européistes. Si, comme il est probable, Marine Le Pen n’était pas élue, le 7 mai prochain elle aurait, néanmoins, une formidable carte à jouer entre les mains : la recomposition de la droite nationale française sous forme confédérative. […]"