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France : Société

Sniper : les chants de haine impunis

Le tribunal correctionnel de Rouen a relaxé les membres du groupe de rap Sniper accusés d’avoir "incité le public à la violence envers la police ou les représentants de l’Etat" en interprétant au Zénith de Rouen, le 28 avril 2004, l’une de leurs chansons intitulée La France. Les quatre rappers comparaissaient après une plainte déposée en juillet 2004 par Villepin, alors ministre de l’Intérieur. Les magistrats auraient-ils préféré montrer leur désapprobation au nouveau gouvernement plutôt que de rendre la justice ?

Parmi les propos incriminés : "Pour mission : exterminer les ministres et les fachos. Frères, je lance un appel : On est là pour tout niquer, leur laisser des traces et des séquelles avant de crever". "Des rondes de flics toujours là pour nous pourrir la vie".

Le groupe a affirmé pour sa défense que "ce texte était simplement une image forte et rien d’autre pour exprimer un sentiment de haine et de révolte". Le substitut du procureur Véronique Berthiau-Jezequel avait requis la relaxe pour les quatre chanteurs, estimant que "la provocation avait été non suivie d’effet au crime ou au délit" (elle ne doit pas connaître le racisme anti-Blancs). Villepin s’en souviendra : s’il veut que sa plainte soit suivie d’effet, la prochaine fois, il assassinera un ministre avant de la déposer…

Vous pouvez donc chanter tranquillement et exprimer sans crainte votre haine de la France, des politiques et des Français : "La France est une garce et on s’est fait trahir / On nique la France sous une tendance de musique populaire / Les frères sont armés jusqu’aux dents, tous prêts à faire la guerre / Frère je lance un appel, on est là pour tous niquer / La France aux français, tant qu’j’y serai, ça sera impossible / Leur laisser des traces et des séquelles avant de crever. / Faut leur en faire baver v’la la seule chose qu’ils ont mérités / T’façon j’ai plus rien à perdre, j’aimerais les faire pendre / Mon seul souhait désormais est de nous voir les envahir." Quelle poésie.

Michel Janva

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