Après son discours à la Curie largement commenté, le 22 décembre, le pape a parlé à tous les employés du Vatican. Extraits :
"C’était l’orgueil qui a changé les anges en démons ; c’est l’humilité qui transforme les hommes en anges (Saint Augustin)
Très chers collaborateurs et collaboratrices, bonjour!
Très chers employés de la Curie – et non pas désobéissant de la curie, comme quelqu’un vous a involontairement décrits en commettant une erreur de presse – !
Récemment j’ai rencontré les Chefs des dicastères et les supérieurs de la curie romaine pour les traditionnels échanges de vœux de Noël, et maintenant c’est vous que je rencontre, pour exprimer à chacun mes chaleureux remerciements et mes vœux les plus sincères pour un vrai Noël du Seigneur. […]
Après avoir adressé un discours aux supérieurs de la Curie romaine, que j’ai comparée à un Corps toujours en quête de plus d’unité et d’harmonie pour refléter, en un certain sens, le corps mystique de Jésus Christ, à savoir l’Eglise, je vous appelle paternellement à méditer ce texte et à en tirer des éléments de réflexion pour un fructueux examen de conscience préparatoire en vue du saint Noël et du Nouvel An. Je vous exhorte aussi à vous approcher du sacrement de la Confession dans un esprit docile, à recevoir la miséricorde du Seigneur qui frappe à la porte de notre cœur, dans la joie de la famille! […]
Quand Saint Paul parle du Corps du Christ, il dit: « L’œil ne peut pas dire à la main : « Je n’ai pas besoin de toi » ; la tête ne peut pas dire aux pieds : « Je n’ai pas besoin de vous ». Bien plus, les parties du corps qui paraissent les plus délicates sont indispensables. Et celles qui passent pour moins honorables, ce sont elles que nous traitons avec plus d’honneur … Dieu a accordé plus d’honneur à ce qui en est dépourvu. Il a voulu ainsi qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les différents membres aient tous le souci les uns des autres » (1 Co 12, 21-25).
Très chers collaborateurs et collaboratrices de la curie, en pensant aux paroles de saint Paul et à vous, c’est-à-dire aux personnes qui font partie de la curie et qui font d’elle un corps vivant, dynamique et bien soigné, j’ai voulu choisir le mot « soin » comme mot de référence pour cette rencontre avec vous. […]
Durant toute cette période passée parmi vous j’ai pu remarquer le soin que vous mettiez dans votre travail, et je vous en remercie vraiment beaucoup. Toutefois, permettez-moi de vous appeler à transformer ce saint Noël en une véritable occasion pour « soigner » toute blessure et pour « se soigner » de tout manque.
Je vous exhorte donc à:
Soigner votre vie spirituelle, votre rapport avec Dieu, car c’est la colonne vertébrale de tout ce que nous faisons et de tout ce que nous sommes. Un chrétien qui ne se nourrit pas par la prière, par les sacrements et par la Parole de Dieu, dépérit inévitablement et s’assèche. Soigner sa vie spirituelle;
Soigner votre vie familiale, en donnant à vos enfants et à vos proches non seulement de l’argent, mais surtout du temps, de l’attention et de l’amour;
Soigner vos relations avec les autres, en transformant la foi en vie et les paroles en bonnes actions, spécialement envers les plus nécessiteux;
Soigner votre façon de parler, en purifiant la langue des paroles offensantes, des vulgarités et du langage de la décadence du monde;
Soigner les blessures du cœur avec l’huile du pardon, en pardonnant les personnes qui nous ont blessés et pansant les plaies que nous avons procurées aux autres;
Soigner votre travail, en l’accomplissant avec enthousiasme, avec humilité, avec compétence, avec passion, et dans un esprit qui sait remercier le Seigneur;
Se soigner de la jalousie, de la concupiscence, de la haine et des sentiments négatifs qui dévorent notre paix intérieure, et qui nous transforment en personnes détruites et destructrices;
Se soigner de la rancœur qui nous amène à la vengeance, et de la paresse qui conduit à l’euthanasie existentielle, de cette façon de pointer le doigt qui nous conduit à l’arrogance, et de se plaindre continuellement qui nous porte au désespoir. Je sais que certaines fois, pour conserver son emploi, on dit du mal de quelqu’un, pour se défendre. Je comprends ces situations, mais ça ne finit pas bien. A la fin nous serons tous détruits entre nous, et ça non, cela ne sert à rien. Demander plutôt la sagesse au Seigneur de savoir se mordre la langue à temps, pour ne pas dire de paroles injurieuses qui vous laissent ensuite la bouche amère;
Soigner les plus faibles : j’ai vu tant de beaux exemples parmi vous, et je vous en remercie, bravo ! C’est-à-dire soigner les personnes âgées, les malades, les affamés, les sans-abris et les étrangers car c’est sur cela que nous serons jugés;
Veiller à ce que le Saint Noël ne soit jamais une fête de la consommation commerciale, de l’apparence ou des cadeaux inutiles, ou des gâchis superflus, mais à ce qu’elle soit la fête de la joie d’accueillir le Seigneur dans la crèche et dans le cœur.
Soigner. Soigner tant de choses. Chacun de nous peut penser: « Quelle est la chose que je dois soigner le plus ? ». Penser : « Aujourd’hui je vais soigner ça ». Mais surtout soigner la famille ! La famille est un trésor, les enfants sont un trésor. Une question que les jeunes parents peuvent se poser: « Ai-je du temps pour jouer avec mes enfants, ou suis-je toujours occupé(e) et je n’ai pas de temps pour eux? ». Je vous laisse cette question. Jouer avec ses enfants : c’est tellement beau ! Et ceci est semer l’avenir. […]"