Six personnes de l’association SOS Chrétiens d’Orient sont arrivées mercredi dernier en Irak. Benjamin Blanchard répond à Présent :
"On croise beaucoup de réfugiés, partis de Mossoul soit depuis l’arrivée de l’E.I, soit depuis l’ultimatum. Jeudi nous avons participé à une manifestation de chrétiens devant le siège de l’ONU pour réclamer une intervention. On a dit que l’ultimatum des islamistes comportait quatre possibilités : se convertir, payer un tribut, partir, mourir. En fait, nous a précisé un couple rencontré lors de cette manifestation, et qui a fui Mossoul, le choix de payer un tribut n’existe pas puisque la volonté des islamistes est de confisquer tous les biens des chrétiens.
[…] Précisons que les chrétiens ne sont pas les seuls à avoir quitté Mossoul. Les chiites ont également été chassés de la ville. Eux ne peuvent pas aller au Kurdistan, qui n’accueille que les Kurdes et les chrétiens. Chiites et chrétiens connaissent donc les conditions extrêmement précaires des camps de réfugiés. […]
Que fait SOS Chrétiens d’Orient, concrètement ?
Nous avons acheté 225 plaques de cuisson à gaz pour un camp de réfugiés dont les conditions sont extrêmement précaires, ils vivent dans des tentes alors qu’il fait plus de 45 degrés à l’ombre. Nous avons apporté de la nourriture à 26 familles parties de Mossoul et qui vivent à Erbil dans le sous-sol d’une église syriaque-orthodoxe. Aujourd’hui à Mar Mattai nous avons fait une évaluation des besoins des familles réfugiées. Là, nous venons de rencontrer Mgr Petrus Moshe, évêque de Qaraqosh. A l’heure qu’il est, à Qaraqosh, il n’y a plus d’approvisionnement en eau, puisque celle-ci provenait de Mossoul et que l’Etat islamique a coupé les vannes. Il n’y a plus d’électricité non plus. Il a été convenu avec Mgr Moshe que nous allons financer la construction d’un puits profond, pour un coût de 25 000 euros.
Quel impact peut avoir l’arrivée lundi (28), et pour trois jours, de Mgr Barbarin, de Mgr Gollnisch et Mgr Dubost ?
Concrètement, il est trop tôt pour le dire, mais une chose est sûre : les chrétiens d’Irak seront sensibles à cette venue car ils sont très en colère face à la passivité de l’Occident, voire sa complicité avec les islamistes radicaux."