De Charles de Meyer, président de l’association:
La nef de SOS chrétiens d’Orient fête sa sixième à flots. Cette année encore, notre association a distribué, construit, réparé, assisté, rencontré, aimé et servi dans un Proche-Orient. Le sourire des enfants réfugiés comme la confiance de nos amis nous sont un grand réconfort ! Cette année encore, SOS chrétiens d’Orient a défié la coalition des désespoirs et des scepticismes pour maintenir l’élan de ses volontaires répartis aux quatre coins du Proche-Orient. Partout, tout le temps, nos volontaires sont à pied d’œuvre pour retisser le lien qui doit unir nos chrétientés à nos frères orientaux.
Cette année encore notre association a consenti à bien des efforts en vue de la consolidation de ses projets. Toutes nos équipes acceptent de muer l’enthousiasme initial en une force cohérente capable d’ébranler les tracas orientaux et les défis administratifs français. Toute entière tournée vers le soutien à notre présence concrète dans nos pays de mission – de manière permanente (Irak, Syrie, Liban, Jordanie, Egypte) ou intermittente (Arménie, Pakistan, Ethiopie) – SOS chrétiens d’Orient propose à chaque salarié de considérer l’humilité de sa tâche à l’aune de l’envergure des projets qu’elle soutient sur le terrain.
Un collège en plein cœur de Bagdad, une église sortie de terre à Duhok, un nouveau lieu de mission à Tripoli, la reconnaissance d’une ville à Mhardeh, des logements en plein cœur des bidonvilles en Égypte, tout cela, et ce n’est qu’une petite partie des œuvres de l’année écoulée, n’est possible que par la conjugaison des talents en métropole et au Levant. Nous avons d’ailleurs une pensée pour Hélène et François-Xavier qui fêtent leur cinquième année dans notre association à l’occasion de cet anniversaire.
C’est en approfondissant le sens de notre vocation que nous établissons des fondements solides pour notre action. Notre exigence est d’imiter la vertu de Jean III Sobieski qui, lors du siège de Vienne, harangua ses troupes au son du Psaume 113 : « Non pas à nous, Seigneur, non pas à nous, mais à votre Nom, donnez la gloire ».
Nous savons que saint Jean-Paul II avait souhaité rappeler la haute dignité de la fête du Saint Nom de Marie aux chrétiens après les attentats du 11 septembre 2001. Le Saint Père l’expliqua lors de l’Angélus qui suivit le drame :
« Que la Très Sainte Vierge Marie nourrisse, surtout chez les jeunes, des idéaux élevés, tant humains que spirituels, et la constance nécessaire pour les réaliser. Qu’elle leur rappelle la primauté des valeurs éternelles pour que, en particulier en ces moments difficiles, les engagements et les activités quotidiennes continuent à être toujours tournés vers Dieu et son Royaume »
Passionnées par leur engagement, les équipes de SOS chrétiens d’Orient émondent les peurs qui empêchent trop souvent les chrétientés françaises ou italiennes d’assurer le témoignage qu’elles doivent à Dieu et aux Hommes. Nous chassons l’accessoire qui pourrait encombrer le cœur de nos volontaires lors de leur mission, les détournant de notre conviction première : en offrant nos vies aux chrétientés orientales afin qu’elles continuent à s’enraciner chez elles, nous retrouvons le sens profond des principes générateurs de la grandeur de nos pays. Le rôle de nos volontaires n’est pas consumé par leur investissement là-bas, ils sont des veilleurs,
1800 veilleurs du sort des chrétiens d’Orient une fois rentrés dans leurs foyers, en France et en Italie pour beaucoup, mais aussi aux Etats-Unis, au Japon, en Australie, en Espagne, en Irlande, et dans d’autres pays encore.
1800 veilleurs qui refusent l’abdication spirituelle de leurs patries dans le secours aux chrétiens d’Orient. Des veilleurs qui s’opposent à toute politique étrangère novice ou oublieuse de ces « Hommes en trop » comme les appelle si justement Jean-François Colosimo.
C’est à cette stricte condition que nous sommes dignes de la confiance et de l’espérance que nous offrent les regards des chrétiens que nous aidons à Alep, Zarqa ou Erevan. Les chrétiens d’Orient nous disent souvent souffrir comme une première ligne des témoins du Christ. Il nous faut renverser les rôles ! Le scandale de l’abandon et de l’oubli de leurs communautés en Europe est propice aux discours, aux récriminations. Il doit d’abord être propice à l’engagement décidé au service de nos frères aînés dans la foi.
Nous formons une communauté que beaucoup mésestiment. Ils ne connaissent pas le cœur et le courage de nos 1.800 volontaires. Ils ignorent la sollicitude de leurs familles, la constance de notre communauté de donateurs, la prière ininterrompue de tant de communautés pour notre cause. Notre bouche est là pour parler, nos yeux pour voir, nos oreilles pour entendre. Forts de ces six belles années, nous ne remiserons pas ce que nous savons et savons bien que le Très Saint Nom de la Vierge Marie nous garde des adversaires et nous protège par ses doux conseils.