De Thibaud et Elie Collin dans L’Incorrect :
On juge un arbre à ses fruits, et celui qui ne porte pas de fruits, on le coupe et on le jette au feu. Peut-être parce qu’il le sait, Macron a tout fait pour que, de son bilan, on ne parle pas.
Nous voudrions lutter contre cette amnésie imposée, en évaluant le quinquennat écoulé à partir de deux phénomènes, qui le résument : les Gilets jaunes & la gestion du covid. On objectera que ce sont deux « crises », mais une telle succession de crises n’indique-t-elle pas plutôt que c’est l’époque, tout simplement, qui est critique ?
Souvenons-nous des Gilets jaunes. L’événement naît d’une taxe carbone, supposément écologique, mais c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, la France périphérique s’embrase, et Macron ne comprend pas – il ne peut pas comprendre. Il veut engager résolument la France sur le chemin du progrès, lequel s’appelle Union européenne, ouverture économique, libéralisation. La mondialisation ne peut être qu’heureuse, alors pourquoi une si vaste partie de la France résiste-t-elle ?
La crise des Gilets jaunes a révélé l’absence totale de sens de la communauté chez Macron. En philosophie libérale, il n’est que des individus, et la société est le marchepied de la poursuite de leurs buts privés. La société est inessentielle à l’individu. Nul sentiment de communion, d’entraide, de solidarité ; nul sentiment surtout d’appartenir à un destin commun, qui s’appelle France, qui nous préexista et nous succédera, nul enracinement dans une terre et dans une culture, pour le président de la start-up nation (il suffit de lire, parmi mille témoignages de cela, sa tribune dans le Figaro de mercredi : « La France n’est pas une géographie figée, elle est un mouvement ; elle n’est pas un donné, mais un engagement », « est français celui pour qui la liberté est un idéal indépassable », avant le coup de grâce, sommet d’abstraction et d’idéalisme : « La France est une idée »…).
Alors, pour compenser ce nihilisme social, ce mépris des compatriotes, cet individualisme postnational, il nous saturera de discours sur la fraternité, jusqu’à ce slogan de campagne si creux et vide qu’on doit sans doute en apprécier l’audace : « Nous tous ». Si sa politique visait effectivement la conservation et la défense d’un tel « nous », il n’aurait pas eu besoin de le clamer aussi fort.
Souvenons-nous, ensuite, de sa gestion du covid. Nous avons assisté au déploiement d’un tel autoritarisme qu’on hésite à croire que le macronisme est encore un libéralisme. Léviathan s’est révélé plus puissant que jamais, et, prenant appui sur les armes numériques et technologiques, a su tour à tour immobiliser, contrôler, surveiller, forcer les individus, dans les corps autant que dans les esprits.
Sous Macron, le Capital et l’État, Moloch et Léviathan, marchent main dans la main, et nous annihilent progressivement, usant de persuasion et de contrainte, c’est-à-dire de publicité et de police. Le totalitarisme de notre époque, dont la réponse au covid marque les prémices, est la mise en place de ce que Michel Foucault appelait le « pouvoir de la Norme », « pouvoir multiple, automatique et anonyme, qui fonctionne comme une Machinerie », d’autant plus dangereux qu’il est insidieux et insensible. Bien sûr, de ce pouvoir, Macron n’est pas l’instaurateur, il n’en est que le serviteur… ce qui est encore plus inquiétant.
L’étrange mais nécessaire alliance du libéralisme philosophique et de l’autoritarisme politique: voilà l’œuvre de Macron lors de son dernier quinquennat. Faut-il ajouter que sa réélection serait funeste ? En parodiant celui dont l’aveuglement idéologique l’interdit de percevoir son véritable adversaire, on se contentera de dire qu’aucune voix ne doit se porter sur Macron.
Pascal Prévost
“Bien sûr, de ce pouvoir, Macron n’est pas l’instaurateur, il n’en est que le serviteur… ce qui est encore plus inquiétant.”
Là est tout le problème : Macron n’est qu’un valet , donc irresponsable. Il doit obéir
, ce que son ego démesuré ne supporte pas, d’où son mépris, son arrogance, sa fatuité envers ceux dont il se croit supérieur. Sa seule force ? La lâcheté des gens. Panurge ou Macron ont de beaux jours devant eux. Mais cela se termine toujours mal.
Gilles Tournier
Dans Présent, de l’excellent dessinateur Miège :
“Mon Dieu, que c’est petit un électeur ! Encore un peu et je marchais dedans… Votez pour moi !”
F. JACQUEL
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000045640421
Et, publié au Journal officiel de ce 24 avril (!!!), le
“Décret n° 2022-618 du 22 avril 2022 relatif à la mention « Mort pour le service de la République » et à la qualité de « pupille de la République ».
On parlait jusqu’à maintenant de “Mort pour la France” et “Pupille de la Nation”.
Cette volonté du pâle toqué élyséen d’éradiquer à la fois la France et la Nation se manifeste de façon éblouissante le jour même où il souhaite être reconduit dans ses fonctions.
La prochaine étape prévisible : la Marseillaise ne sera plus l’hymne “national”, mais l’hymne “républicain”. Et la SNCF deviendra la SRCF (Société Républicaine des Chemins de Fer).
Et les entreprises passant sous le contrôle de l’État seront désormais “républicanisées”…
sivolc
Incroyable! Merci à F.Jacquel…..et à Gilles Tournier. Vous nous donnez deux raisons supplémentaires , l’une grave et l’autre souriante de ne pas voter pour lui mais pour MLP aujourd’hui….comme si on en avait encore eu besoin!…
AFumey
Désolé de noircir encore le tableau mais le 2d round démarre très fort avec le vote de la censure officielle par les instances européennes (https://dejavu.legal/)
On a pu assister ces 5 dernières années à une persécution voilée contre les juifs et les catholiques – simplement par l’impunité des agresseurs ou incendiaires. On doit désormais se préparer à une persécution ouverte. Exactement comme en 1933… Désolé, les totalitarismes se ressemblent.