Lors de la messe d’ordinations sacerdotales célébrée vendredi en la fête du Sacré-Coeur, le pape Léon XIV a déclaré dans son homélie :
[…] Le ministère sacerdotal est un ministère de sanctification et de réconciliation pour l’unité du Corps du Christ (cf. Lumen gentium, n. 7). C’est pourquoi le Concile Vatican II demande aux prêtres de faire tout leur possible pour « conduire tous à l’unité dans l’amour » (Presbiterorum ordinis, n. 9), en harmonisant les différences afin que « personne ne se sente étranger » (ibid.). Il leur recommande d’être unis à l’évêque et au presbyterium (ibid., nn. 7-8). En effet, plus il y aura d’unité entre nous, plus nous saurons conduire les autres vers la bergerie du Bon Pasteur, pour vivre comme des frères dans la maison unique du Père.
À ce propos, saint Augustin, dans un sermon prononcé à l’occasion de l’anniversaire de son ordination, parlait d’un fruit joyeux de la communion qui unit les fidèles, les prêtres et les évêques, et qui trouve sa racine dans le sentiment d’être tous rachetés et sauvés par la même grâce et la même miséricorde. C’est dans ce contexte qu’il prononçait cette phrase célèbre : « Avec vous, je suis chrétien, pour vous je suis évêque » (Sermo 340, 1).
Lors de la messe solennelle d’ouverture de mon pontificat, j’ai exprimé devant le peuple de Dieu un grand désir : « Une Église unie, signe d’unité et de communion, qui devienne ferment pour un monde réconcilié » (18 mai 2025). Je reviens aujourd’hui pour le partager avec vous tous : réconciliés, unis et transformés par l’amour qui jaillit abondamment du Cœur du Christ, marchons ensemble sur ses traces, humbles et déterminés, fermes dans la foi et ouverts à tous dans la charité, portons dans le monde la paix du Ressuscité, avec cette liberté qui vient du fait de nous savoir aimés, choisis et envoyés par le Père.
Et maintenant, avant de conclure, je m’adresse à vous, très chers Ordinands, qui, dans quelques instants, par l’imposition des mains de l’évêque et par une effusion renouvelée de l’Esprit Saint, deviendrez prêtres. Je vous dis certaines choses simples, mais que je considère importantes pour votre avenir et pour celui des âmes qui vous seront confiées. Aimez Dieu et vos frères, soyez généreux, fervents dans la célébration des sacrements, dans la prière, surtout dans l’adoration, et dans le ministère. Soyez proches de votre troupeau, donnez votre temps et votre énergie à tous, sans vous ménager, sans faire de différences, comme nous l’enseignent le côté transpercé du Crucifié et l’exemple des saints. À cet égard, rappelez-vous que l’Église, au cours de son histoire millénaire, a eu – et a encore aujourd’hui – de merveilleuses figures de sainteté sacerdotale : depuis les communautés des origines, elle a engendré et connu, parmi ses prêtres, des martyrs, des apôtres infatigables, des missionnaires et des champions de la charité. Profitez pleinement de toute cette richesse : intéressez-vous à leur histoire, étudiez leur vie et leurs œuvres, imitez leurs vertus, laissez-vous enflammer par leur zèle, invoquez souvent et avec insistance leur intercession ! Notre monde propose trop souvent des modèles de réussite et de prestige discutables et inconsistants. Ne vous laissez pas séduire ! Regardez plutôt l’exemple solide et les fruits de l’apostolat, souvent caché et humble, de ceux qui ont servi le Seigneur et leurs frères avec foi et dévouement, et perpétuez leur mémoire par votre fidélité. […]