Lu sur le blog de Philippe Isnard :
"Je viens d’avoir la date de la commission paritaire, mercredi 9 mars, mercredi des Cendres. Ainsi, suspendre un professeur 4 mois, après un lynchage médiatique, est une peine trop légère. Alors que son fils vient d’être très gravement accidenté… Pensez donc, l’horrible crime, il a proposé un débat sur l’avortement! avec objectivité et esprit critique,en plus, quel toupet ! Il faut le punir davantage ! Pour que les citoyens comprennent que l’on ne peut parler librement d’avortement dans ce pays, qu’il est interdit de le montrer, d’en débattre. Qu’importe la science et ses progrès, qui démontrent que le foetus est un être humain, qui a peur, qui tente de défendre sa vie, qu’il a un coeur, des empreintes digitales… Seul compte le discours obscurantiste et mortifère du planning. Qui affirme que le stérilet est un moyen contraceptif. Alors qu’en cas de fécondation, il détruit un embryon en l’empêchant de se fixer à l’utérus. Et dans l’acte d’accusation, parmi mes ”crimes” on me reproche d’avoir dit la vérité, c’est à dire que le stérilet, en cas de fécondation, est abortif. Même obscurantisme à propos de l’avortement : cachez ces restes de foetus que je ne saurai voir!…Tartuffe n’est pas mort, il a juste changé de nom, devinez comment il s’appelle aujourd’hui !"
PEB
Comme le ministre s’est publiquement épanché sur la question, je ne donne pas cher de la peau de ce malheureux mais si combattif professeur.
L’administration aura l’obligation de suivre le vœux de l’autorité politique, autorité souhaitant ne pas mécontenter les organisations syndicales représentatives sur ces questions.
Un ministre ne devrait jamais prendre en charge les cas personnels si ce n’est en recours gracieux.
JCM
J’espère qu’en cas de révocation il sera embauché par l’enseignement catholique, car on imagine quand même pas une sanction pénale lui interdisant la profession d’enseignant. Ce serait un beau geste et la preuve qu’elle est vraiment un enseignement LIBRE.
PEB
@JCM: Il s’agit d’une sanction administrative et non pas pénale.
La CAP disciplinaire évoque les manquements aux devoirs des fonctionnaires, à la déontologie, à la loyauté &c.
Il y a une échelle importante de sanctions possibles: exclusions temporaires (et non pas suspension, qui est une “protection”) de quelques semaines jusqu’à quelques mois, abaissement d’échelon, révocation (sans ou avec droits à pension). La radiation ne peut être prononcé d’office qu’en raison d’une condamnation pénale infamante (privation des droits). L’agent peut être réintégré dans les cadres dès la fin de la peine complémentaire.
Si la révocation était prononcée, je ne pense pas que l’intéressé ait le droit d’intégrer le corps des professeurs de l’enseignement privé sous contrat car ce dernier est assimilé à celui des professeurs de l’enseignement public. A cette extrémité, je ne vois que l’enseignement privé hors contrat ou le soutien scolaire mais sans pouvoir faire état de sa titularisation passée.
(Un des avantages de la mastérisation de la la formation initiale des professeurs est qu’un diplôme ne peut se retirer à la différence du bénéfice d’un concours.)
Vu la médiatisation et la volonté politico-syndicale, je parierais pour une sanction de 3ème catégorie du type exclusion d’un à deux ans assorties éventuellement un sursis. Aller plus loin me parait peu probable en raison de l’absence de précédent.