Les accusations portées contre le célèbre prêtre-psychanalyste ne semblent pas viser uniquement le Prélat de l’Eglise. Selon Thibaud Collin, c’est l’instruction de Rome Sur les critères de discernement vocationnel au sujet des personnes présentant des tendances homosexuelles en vue de l’admission au séminaire et aux ordres sacrés qui est indirectement visée. Pire, c’est un prêtre -le père Philippe Lefebvre (qu’un commentateur avait même cité sur ce Salon)– qui, en attaquant le père Anatrella, veut décrédibiliser l’Instruction :
"La critique de fond que le père Lefebvre (photo) adresse à Mgr Anatrella tient en quelques mots : le psychanalyste s’appuie sur une conception freudienne de la sexualité et il l’applique sans aucune médiation au champ théologique et ecclésial. […] Le père Lefebvre oppose à cette approche qu’il estime «scientiste», une lecture attentive de ce que la Bible révèle de l’action de Dieu dans le concret de la chair humaine blessée et sauvée. […] Le père Lefebvre met-il alors son savoir biblique au service de l’Instruction afin de compléter le commentaire de Mgr Anatrella, commentaire qu’il peut trouver, probablement pour de bonnes raisons, trop unilatéral ? Lisons la fin du paragraphe :
"Un prêtre marqué par les tendances homosexuelles peut présenter des risques à terme ; il peut aussi être expérimenté pour parler de la vie reçue de Dieu là où elle fait le plus défaut. Faut-il au nom du risque encouru interdire l’accès des ordres sacrés à tout homme homosexuel sans distinction ? Cela serait une attitude bien peu virile, la preuve d’une immaturité qui refuse d ‘assumer des risques."
Qui est critiqué dans cette phrase ? Anatrella, certes, mais Anatrella commentant une Instruction voulue par le Saint-Père et Anatrella ne faisant que reprendre la thèse essentielle du même document. Dès lors «l’attitude bien peu virile» et «l’immaturité» ne qualifient pas simplement le commentateur mais bien aussi la Congrégation qui a publié ce texte en union avec le Pape.
[…] Ce qui était en germe se déploie pleinement dans le second article, au ton fortement polémique. Alors même que les accusations contre Anatrella étaient connues, le père Lefebvre ne prend aucune précaution d’usage (présomption d’innocence, danger d’une campagne calomnieuse) et enfonce le clou :
"Face à cette aventure que Dieu propose [“la réflexion sur ce qu’est un homme, une femme”, ndlr], certains préfèrent en rester à des modèles préfabriqués, à des théories sur ce qu’est l’humain ; ils révèlent ce faisant qui ils sont. Et, théorisant et invectivant, ils dévoilent qu’ils ont probablement quelque chose à cacher. Dans la Bible, c’est très net : invoquer la loi à tout bout de champ, développer des tas de théories et de normes, c’est souvent manifester qu’on n’est pas tout à fait en phase avec ce que l’on préconise à grands cris."
Et quelques lignes plus bas, le père Lefebvre avance que les thèses d’Anatrella «procède[nt] davantage d’une peur du monde, d’une peur de soi-même peut-être».
sixtine
chers Amis lecteurs du SB, êtes-vous allés “surfer” sur le site mis en lien avec le Père LEFEBVRE ? non? allez-y toutes affaires cessantes. Vous y découvrirez la Faculté de Théologie de Fribourg (Suisse). Ses Professeurs d’Ancien Testament, ses Assistants, Lecteurs…ça vaut le détour.
Leur site parle de lui-même. On se demande ce qui peut sortit de bon de ce ontexte délétère.
Ah si, il y a eu la fondation par le Père Marie-Do Philippe, le la Communauté Saint Jean. Dans un tel environnement, c’était de la sainteté, à l’état pur.
Il est vrai que “là où le péché abonde, la grâce surabonde”…
Moi
Mais pas si saint que ça semble-t-il !
vr
Il est à noter que le père Lefevbre en question est l’un des instigateurs indirect d’une des deux plaintes visant Anatrella
Denis Merlin
“Dans la Bible, c’est très net : invoquer la loi à tout bout de champ, développer des tas de théories et de normes, c’est souvent manifester qu’on n’est pas tout à fait en phase avec ce que l’on préconise à grands cris.”
C’est peut-être vrai, mais on aimerait avoir les références de ces citations virtuelles.
Pour moi ce genre de “lois” sociologiques n’ont pas grande portée, surtout s’il s’agit d’accuser un homme et de le déconsidérer, de le condamner lui et ce qu’il dit.
Moi j’ai plutôt lu
Math XII, 34
“Car la bouche parle de l’abondance du coeur.”
Autrement dit on parle de ce qui est dans son esprit, de ce que l’on veut.
texmex
“Faut-il au nom du risque encouru interdire l’accès des ordres sacrés à tout homme homosexuel sans distinction?” OUI OUI OUI Mère de 5 enfants dont 3 garçons je connais par des amis les dégats irréparables que peut causer un prêtre homosexuel parmi les jeunes et dans les familles. Beaucoup perdent la Foi. Ce n’est pas la peine de produire des théories et des citations et de belles pensées sur la sensibilité homosexuel. Il faut voir ce qui se passe sur le terrain, concrétement, réellement, virilement, oui, et interdire l’accès aux ordres sacrés aux homosexuels.
Exupéry
Le père Lefebvre peut ironiser avec commisération sur l'”attitude bien peu virile” et “l’immaturité” de ceux “qui refuse d‘assumer des risques”. Mais la virilité et le “principe de réalité” commandent de ne pas faire assumer des risques bien réels par les jeunes confiés à un certain type de prêtres (comme le signale justement “texmex”)
Enfin les allusions du p. Lefebvre sur ce que Mgr Anatrella (et d’autres pensant comme lui)”auraient à cacher”, relève de la psychanalyse de bistrot et du coup bas.
Quant au site de la Faculté de Théologie de Fribourg, où sévit le père Lefevre, Sixtine à raison, ça vaut le détour. Le plus navrant est sans doute les liens croissants (dont les enseignants communs) entre le sérieux “Institut Philanthropos” et la Fac. de Fribourg…
noel
Excellente analyse de Thibaud Collin. Le père Lefebvre prend des libertés avec le magistère de l’Eglise et intervient publiquement contre un confrère alors que lui-même est partie prenante dans cette affaire. Il ne respecte pas la présomption d’innocence et tire des conclusions hâtives d’une enquête en cours.
Je crains que le lobby gay intra-écclésial ne profite de ce scandale pour remettre en cause le magistère de l’Eglise. C’est là qu’est le véritable enjeu et ce qui doit, être, avec la recherche de la justice et de la vérité dans cette affaire, l’objet de nos prières. Même si Mgr Anatrella devait être déclaré coupable (ce qui reste à prouver…), cela ne remettrait pas en cause la légitimité de l’Eglise sur les questions de moeurs. Les documents romains sur l’homosexualité n’ont pas été écrit par lui, mais par le préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, sous la responsabilité du Saint-Père. Ces textes gardent leur cohérence interne. Ils ne comportent nulle mention de Freud ou autre psychanalyste mais sont inspirés par les Ecritures, par la tradition de l’Eglise et par l’Esprit-Saint.
Deab
Le problème de l’homosexualité est récurrent au sein du clergé. Cependant, on ne pourra empêcher un homosexuel cachant bien ses “tendances” à avoir des responsabilité en tant que prêtre au sein de l’Eglise…