Bleu pour les garçons et rose pour les filles ? Non, une pastille verte quand c'est juste et rouge quand c'est faux. Najat Vallaud Belkacem secoue énergiquement un marronnier depuis quelques jours :
Le ministre de la Contre-Education s'est rendu vendredi dernier, avec une armada de journalistes, dans le collège Gabriel-Seailles, dans le Gers, qui expérimente ce dada des pédagos depuis quatre ans et demi. Un contre-exemple, comme le démontre l'Observatoire des programmes scolaires :
"L’idée, soutenue par la communication du ministère, était de prouver que ce nouveau dispositif était à la fois « révolutionnaire et efficace » (comme l’a d’ailleurs gentiment sous-titré l’Obs).
Pour ce faire, la principale de l’établissement a été mise à contribution soulignant que les avantages sont visibles : « Sur des taux mesurables, comme la réussite au brevet ou l’orientation en fin de 4e, trois fois moins importante qu’auparavant, les résultats sont éloquents. »
Le Monde, dans son édition du 15 novembre indique même que désormais le taux de réussite de ce collège au diplôme du brevet est de 93 %. Eloquent ?
Non, car ce que la principale et le journal Le Monde, oublient de dire c’est que ce collège avait un taux de réussite de 96 % avant d’abandonner les notes. Plus grave, après deux ans de cette expérimentation, le taux de réussite avait chuté à 87 % (moins 9 points) et il n’est remonté que grâce à la mise en place d’une semaine de « bachotage » instaurée avant l’examen.
Cette semaine de révisions intensives permet de maintenir l’illusion sur le taux de réussite, mais il suffit de se plonger, comme l’a fait un chroniqueur de Marianne, dans une des copies présentées en exemple pour se rendre compte de la baisse du niveau d’exigence."