Jean-Baptiste et Marie Maillard ont trois enfants instruits en famille depuis plus de 10 ans. Jean-Baptiste est secrétaire général de Liberté éducation, une association membre de l’inter-association nationale de l’instruction en famille. Observateur privilégié, il a été auditionné à l’Assemblée et au Sénat sur cette question, dans le cadre de la loi séparatisme. Ils viennent de publier un ouvrage sur L’Ecole à la maison, une liberté fondamentale.
Peu coûteuse, laboratoire d’innovations pédagogiques, l’école à la maison donne de surcroît d’excellents résultats à faire pâlir l’Éducation nationale : le recul et l’expérience démontrent en effet que les enfants sont sociables, très curieux intellectuellement, en mesure de pratiquer toutes sortes d’activités artistiques ou sportives‚ tout en ayant le niveau scolaire attendu par les contrôles d’académie. C’est désormais un phénomène en constante croissance au niveau mondial. Jean-Baptiste et Marie Maillard brossent un portrait fidèle de ces familles et de leurs motivations, de nombreux témoignages à l’appui. Ils décrivent les méthodes alternatives et expliquent pourquoi cette liberté consacrée par Jules Ferry dès 1882 (l’instruction est obligatoire mais non l’école) ne peut être soumise à un régime d’autorisation préalable. Avec l’aide de nombreux chercheurs, ils démontrent qu’elle n’est pas le fer de lance de l’islamisme ou du séparatisme. Respect du rythme de l’enfant, absence de devoirs le soir, enfants aux profils atypiques ou qui échappent au harcèlement, etc., autant d’arguments pertinents ou de situations humaines qui méritent que cette liberté essentielle soit défendue, préservée et, si besoin, reconquise.
Extrait :
L’instruction en famille n’est pas une pratique figée mais dynamique, qui suit les évolutions de la société. Elle fait preuve d’une réelle capacité d’innovation : dans différents pays, on assiste ainsi à l’avènement de modèles hybrides, par exemple lorsque des écoles publiques deviennent des partenaires de l’école à la maison. Cette hybridation de l’enseignement reste à inventer en France. Spécialiste de l’éducation numérique et professeur associé à l’université de Poitiers, membre du laboratoire de recherche Techné, Bruno Devauchelle affirme : “Il est temps que l’Education nationale fasse son aggiornamento par rapport au modèle présentiez complet, pour développer des modèles plus souples, hybrides, pour qu’apprendre ne soit plus seulement le monopole de l’école”.
La France, qui vient d’interdire l’instruction en famille, n’est pas sorti de ce modèle jacobin, uniforme, centralisé, qui a pourtant fait la preuve de son échec. Cette liberté des parents de choisir l’instruction de leur enfant, principe non négociable de la doctrine sociale de l’Eglise, mérite d’être défendue contre l’Etat Léviathan.