Au moment où les partis politiques veulent faire croire au salut par le choix d’un homme providentiel, comment revitaliser à tous les niveaux les cellules sociales ?
Jean Ousset dans son livre l’Action au chapitre I de la cinquième partie, « Une élite d’hommes » (p. 239 à 242), donne les éléments pour former et relier ce petit nombre capable d’agir. Extraits :
« Selon les propres termes de saint Pie X : « On ne bâtira pas la cité autrement que Dieu ne l’a bâtie…». Tâche immense de reconstitution des tissus sociaux, de revitalisation des cellules sociales.
Or, pour une action pareille, il faut des hommes.
- Il faut une élite d’hommes non seulement instruits, habiles, résolus, tenaces mais divers à l’extrême. Répandus en tous lieux et milieux. Laïcs courageux et conscients de leurs responsabilités.Rien d’efficace et de vraiment profond n’a été fait, dans l’histoire, sans cette formation préalable et intense de quelques-uns.
- Une élite d’hommes qui, ayant bien saisi l’esprit de ce qui est à faire, soient capables d’en suggérer, promouvoir, orienter, poursuivre l’exécution. Inlassablement.
- Une élite d’hommes unis, dans et par la seule doctrine, mais non agglutinés en formation compacte.
- Une élite d’hommes assez vigoureusement trempés pour que, tout en étant UNS par la doctrine, par le même sens des méthodes, par une réelle amitié au service du vrai, ils ne soient ni décontenancés, ni découragés par l’impression d’un isolement inévitable ; attendu que, selon les modalités d’une action pareille, chacun risque de se trouver dans des activités ou régions très différentes.
- Une élite d’hommes qui soient tout à la fois en relation et dispersés.
- Une élite d’hommes qui soient tout à la fois créateurs d’unité et de diversité.
- Une élite d’hommes qui soient agents d’harmonisation, de concertation de toutes les forces saines. Sans menace pourtant d’unitarisme, de massification ! Sans que soient compromises la pluralité, la diversité essentielle à toute activité sociale !
- Une élite d’hommes qui sachent respecter l’autonomie des initiatives louables, qui les comprennent, qui sachent les aider,sans se laisser absorber, aveugler par ce qu’il y a toujours d’un peu égoïste en chaque entreprise.
- Une élite d’hommes qui, quels que soient les devoirs, charismes, missions, vocations, fonctions de chacun, sachent garder lesens du plan général de l’action, le sens de contacts plus nombreux à établir, d’opérations plus larges à organiser, de synchronisations plus fécondes à régler.
- Une élite d’hommes qui, quels que soient leurs engagements sociaux, leurs options politiques aient par-dessus tout un esprit commun qui les empêche de borner le regard à leur activité particulière. Non que ces hommes soient invités à n’y avoir qu’un rôle de principe : adhérents ou militants pour la forme et dont le cœur serait ailleurs. Leur engagement ne peut être fécond que s’il est réel. Mais il leur est demandé de garder, et communiquer autour d’eux, le sens du combat général. Que celui qui milite dans le syndicalisme, par exemple, y milite loyalement ; mais sans prendre les dimensions de son combat pour les dimensions mêmes du combat plus large où son action particulière trouve sa place et ses limites.
Et le même raisonnement peu s’adapter à mille cas, qu’il s’agisse d’un membre des A.P.E.L. ou de l’adhérent d’un parti politique.
Une élite d’hommes qui, pour engagés qu’ils soient en telles actions diverses, n’en constituent pas moins, au-dessus de ces dernières, un esprit générateur d’union, de concertation par intelligence réciproque des diverses options ; favorisant ainsi la complémentarité, la solidarité des initiatives.
Une élite d’hommes désintéressés. Simples et purs d’intention, comme des colombes ; mais prudents et souples dans l’action, comme des serpents.
Cette élite d’hommes dont a parlé Le Play… : « qui ne songe qu’au bien public, qui ne demande rien pour elle, rien pour ses parents, qui laisse de côté gloire… vanité… »
Ce qu’il importe de comprendre c’est que la constitution d’une élite civique, SPECIALISTE de la stratégie politique et sociale est indispensable. Or la constitution d’une élite ne se décrète pas. On travaille, on s’applique à la former. Le devoir est de tout mettre en œuvre pour y parvenir. Quant au succès du résultat il n’appartient qu’à Dieu. ». A suivre …
Lire et télécharger dans son intégralité l’Action au chapitre I de la cinquième partie, « Une élite d’hommes » dans l’Action de Jean Ousset. Pour rejoindre une initiative qui corresponde à vos « talents » contacter le service d’information d’Ichtus. Ce livre l’Action de Jean Ousset est un maître livre pour bien penser l’action en fonction du but poursuivi. Tout homme ou femme d’action le lira avec profit pour inspirer son engagement. Jean Ousset, fondateur d’Ichtus pour Former, Relier et Agir, est le premier en effet à avoir méthodiquement formalisé une doctrine de l'action culturelle, politique et sociale à la lumière de l'enseignement de l'Eglise pour, concrètement répondre au mal par le bien. A l'encontre des pratiques révolutionnaires et de la dialectique partisane, si l'amitié est le but de la politique, Jean Ousset nous montre comment pour agir en responsable, l'amitié en est aussi le chemin.