Bon article de Théophane le Méné :
"Les féministes se sont-elles réjouies lorsque Jorge Mario Bergoglio a affirmé que l'Eglise était obsédée par l'avortement tandis que les pro-life exultaient qu'il se rende à la marche pour la vie à Rome; les militants homosexuels ont apprécié que le souverain Pontife se refuse à les juger et les opposants au mariage homosexuel qu'il dénonce ce projet comme «une tentative pour détruire les intentions de Dieu» ; la gauche s'est félicitée que l'homme en blanc confesse ne jamais avoir été de droite et la droite lui a su gré de reconnaître qu'il n'était pas marxiste… En clair, tout le monde a vu midi à sa porte et chacun se demande désormais, entre conservatisme et progressisme, où les conduit le pape François. N'est-ce pas aussi cela l'universalisme de l'Eglise?
Depuis quelques jours, le Vatican est à nouveau au cœur du débat. La publication d'un document de travail établi à mi-chemin de la première session du Synode sur la famille remet le feu aux poudres. La nouvelle réalité de la famille postmoderne et la volonté de l'Eglise de réconcilier vérité et miséricorde, en laissant une grande liberté de parole dans la réflexion engagée, laissent les uns crier à la victoire et les autres hurler à la trahison. L'exploitation médiatique est à son comble et use de la méthode Coué en n'hésitant pas à caricaturer le message millénaire de l'Eglise, tout en érigeant le pape François en nouvelle égérie d'une tolérance qui ne s'appliquerait pas à tolérer l'intolérance (…)
Mais gageons que cette période de grâce n'est que provisoire. Vous avez adoré l'aimer, vous aimerez probablement le détester. Car rien de ce qui existait auparavant du point de vue dogmatique ne devrait changer. Et tout ce qui confortait jusque-là la bourgeoisie avide de privilèges dans un vernis catholique sera chassé du temple. Parions que le pape déplaira autant à ceux qui se veulent socialistes mais qui ne le sont pas qu'à ceux qui aiment trop l'argent".