5 cardinaux et 45 évêques d’Afrique ont tenu une réunion à Accra, la capitale du Ghana, du 8 au 11 juin, au grand jour et non pas de manière presque secrète comme celle de certains de leurs collègues allemands, français et suisses… Objectif : préparer la prochaine session du synode consacré à la famille. La feuille de route a été donnée par le cardinal guinéen Robert Sarah, préfet de la congrégation pour le culte divin, dès les premières phrases qu’il a prononcées :
- "ne pas avoir peur de réaffirmer l'enseignement du Christ à propos du mariage" ;
- "au synode, parler de manière claire et d’une seule voix, avec un amour filial envers l’Église" ;
- "protéger la famille contre toutes les idéologies qui tendent à la détruire et, par conséquent, également contre les politiques nationales et internationales qui empêchent de promouvoir ses valeurs positives".
Cette feuille de route (lire ici) a recueilli un consensus complet. En plus de Sarah, les autres cardinaux africains présents étaient le Camerounais Christian Tumi, le Kenyan John Njue, le Tanzanien Polycarp Pengo et l’Éthiopien Berhaneyesus D. Souraphiel, qui a été créé cardinal par le pape François lors du dernier consistoire.
L’un des schémas était intitulé "Les attentes du synode". Le professeur Adé s’est penché sur ce qu’il a appelé "la stratégie de l’Ennemi du genre humain". Cette "stratégie" – étant donné que ses objectifs les plus avancés, c’est-à-dire la bénédiction des remariages de divorcés et celle des couples homosexuels, paraissent impossibles à atteindre – consisterait à ouvrir des brèches avec l’idée de les élargir ultérieurement, tout en affirmant verbalement, bien entendu, que l’on ne veut rien changer à la doctrine. Ces brèches seraient, par exemple, les "cas particuliers" qui ont été évoqués par les novateurs, en sachant pertinemment qu’ils ne resteraient pas du tout des cas isolés. Une autre astuce est celle qui consiste à présenter les changements comme une solution "d'équilibre" entre, d’une part, les impatiences de ceux qui voudraient le divorce et les mariages homosexuels tout de suite et, d’autre part, le rigorisme dépourvu de miséricorde de la discipline de l’Église catholique en ce qui concerne le mariage. Une autre brèche encore serait celle, pratiquée dès à présent en un grand nombre d’endroits, qui consisterait à donner accès à la communion aux divorcés remariés et à tous les couples qui vivent en dehors des liens du mariage, sans même attendre qu’une décision, quelle qu’elle soit, ait été prise en la matière par le synode et par le pape.
Le professeur Adé a mis les participants en garde contre les "chevaux de Troie" qui sont utilisés par les novateurs, comme celui qui consiste à attribuer une valeur toujours positive à toutes les formes de vie commune en dehors du mariage, ou bien celle qui consiste à considérer que l'indissolubilité du mariage est un "idéal" qui ne peut pas être toujours atteint par tout le monde…