Extrait de la lettre de Carême de l'archevêque de Damas Mgr Nassar (via Présent) :
«Ce conflit semble courir vers l’inconnu, d’un côté un pouvoir central musclé qui se maintient, de l’autre un soulèvement populaire déterminé qui ne se calme et ne désarme pas malgré l’intensité de violence. Dans ce conflit qui paralyse le pays (…) le petit peuple est soumis à des pressions et à des souffrances énormes qui s’intensifient avec le temps et la haine qui divise et la misère qui grandit en absence de mouvements caritatifs et de secours humanitaires.
«La Syrie semble camper devant l’impasse meurtrière. Cette situation sans issue nourrit l’angoisse des fidèles qui échangent les adieux à la fin de chaque messe tellement l’avenir reste incertain… La fermeture des ambassades à Damas rend l’obtention de visa impossible et réduit la possibilité de partir, surtout pour les réfugiés irakiens toujours nombreux sur place. (…) Le monde ne veut plus de nous et ferme ses portes. Cette inquiétude gagne aussi les prêtres qui cherchent discrètement des cieux plus cléments. Que deviendrait l’Eglise de Syrie sans eux ? L’aventure avec le Christ n’est pas de toute facilité. Dans cette grande tourmente et forte division, les sinistrés de cette crise n’ont trouvé de refuge que dans la famille. (…) Cette cellule de base absorbe les chocs et vers elle reviennent les déplacés, les blessés, les chômeurs… La famille-rempart dans ce vide chaotique assure la survie d’une société et d’une Eglise… Au lieu d’une fin proche de cette crise, la tempête souffle plus fort au seuil de la deuxième année. Le bout du tunnel reste invisible. Où va la Syrie ?…»