De Maroun Charbel dans Présent :
"« Les deux évêques syriens enlevés le mois dernier dans la région
d’Alep, Mgr Youhanna Ibrahim, métropolite syrien-orthodoxe de la ville
d’Alep, et Mgr Boulos Yaziji, métropolite d’Alep et d’Alexandrette pour
les Grecs-orthodoxes d’Antioche, l’ont été par les services de
renseignements de l’armée de l’air… »
Cette confirmation de tous nos soupçons nous vient de l’opposant
syrien de la première heure Michel Kilo. Quand je dis de la première
heure cela veut dire opposant d’abord à Assad-le-Père puis à
Assad-le-fils. Les prisons syriennes, il les connaît. Il est l’opposant
syrien que le régime libérait à chaque fois qu’il lui fallait faire
preuve d’ouverture face aux nigauds de la communauté internationale.Pour que les choses soient tout à fait claires, j’ajouterai que si
Kilo n’est pas de ma famille de pensée – ni de la vôtre non plus – il a
été de ceux qui ont participé dès la fin des années 1990 à cette
passerelle jetée par les anti-Assad entre Beyrouth et Damas. Les Syriens
ont très vite retrouvé les cachots du régime et les Libanais été
assassinés les uns après les autres : Rafic Hariri, Samir Kassir,
Georges Haoui, Gebran Tuéni… la liste est longue.Michel Kilo a donc affirmé, hier soir, dans un entretien télévisé,
que les deux évêques ont été enlevés par un groupe en liaison étroite –
ou pour traduire autrement : inféodé – avec les services de
renseignements de l’armée de l’air. Et il a ajouté que le groupe, se
voyant découvert, a remis les évêques à son « commanditaire » qui les
retient encore. […]En début de semaine commence à circuler une lettre du général Aoun
« aux pays qui soutiennent les groupes armés en Syrie » écrite parce que
« le silence doit être brisé en ce qui concerne l’enlèvement des deux
évêques d’Alep… ». Le silence ? Il serait long et fastidieux de citer
toutes les condamnations… Mais il est facile par contre d’écouter le
silence de l’axe syro-iranien dont Michel Aoun est l’un des principaux
faire-valoir ! La lettre du général Aoun coïncide avec une déclaration d’un autre
porte-voix du régime des Assad, le grand mufti de Syrie, Ahmad Badr
Al-Din Hassoun. Et en général quand Michel Aoun et le Mufti Hassoun
montent au créneau c’est qu’ils sont en mission ! Aux ordres de leur
commanditaire comme de parfaits agents d’influence. […]"