La mise en parallèle de ces deux informations est ubuesque. Le pape François a déclaré aux jésuites slovaques :
Vous avez dit un mot très important, qui identifie la souffrance de l’Église en ce moment : la tentation de revenir en arrière. C’est ce dont nous souffrons aujourd’hui dans l’Église : l’idéologie du retour en arrière. C’est une idéologie qui colonise les esprits. Il s’agit d’une forme de colonisation idéologique. Ce n’est pas vraiment un problème universel, mais plutôt spécifique aux Églises de certains pays. La vie nous fait peur, (…) la liberté nous fait peur. Dans un monde tellement conditionné par les addictions et la virtualité, nous avons peur d’être libres. (…) C’est pourquoi aujourd’hui des gens se tournent vers le passé : pour chercher la sécurité. Nous avons peur de célébrer devant le peuple de Dieu qui nous regarde en face et nous dit la vérité. (…) C’est le mal de ce moment : chercher la voie dans la rigidité et le cléricalisme, qui sont deux perversions. (…) J’espère maintenant qu’avec la décision de mettre fin à l’automatisme de l’ancien rite, nous pourrons revenir aux véritables intentions de Benoît XVI et de Jean-Paul II. (…) Désormais, ceux qui veulent célébrer avec le vetus ordodoivent demander la permission à Rome, comme cela se fait pour le biritualisme. Pourtant, il y a des jeunes qui, après un mois d’ordination, vont voir l’évêque pour le demander. C’est un phénomène qui indique que nous sommes en train de régresser. Un cardinal m’a raconté que deux prêtres nouvellement ordonnés sont venus le voir pour lui demander d’étudier le latin afin de pouvoir bien célébrer. Celui-ci, qui a le sens de l’humour, a répondu : « Mais il y a tellement d’Hispaniques dans le diocèse ! Étudier l’espagnol pour pouvoir prêcher. Ensuite, lorsque vous aurez étudié l’espagnol, revenez me voir et je vous dirai combien de Vietnamiens il y a dans le diocèse, et je vous demanderai d’étudier le vietnamien. Ensuite, quand tu auras appris le vietnamien, je vous donnerai aussi la permission d’étudier le latin ». Alors il les a fait « atterrir », il les a fait revenir sur terre.
Contrairement à ce que déclare ce bon pape, l’idéologie du retour en arrière se caractérise aujourd’hui par un retour aux lubies des années 70.
Revenons donc sur terre…
Une majorité de Français ne croit pas en Dieu. A la question “Vous, personnellement, croyez-vous en Dieu ?”, 51% des sondés répondent “non” (contre 44% en 2011 et 2004),selon un sondage Ifop pour l’Association des journalistes d’information sur les religions (Ajir), publié jeudi 23 septembre. Dans le détail, les plus croyants sont chez les 65 ans et plus (58%) puis chez les 18-34 ans (48%).
L’épidémie de Covid-19 a encore éloigné les Français de la pratique religieuse. Et pour cause : nos évêques se sont très facilement soumis à la dictature sanitaire, estimant que la santé du corps passait avant celle de l’âme. Alors si la messe dominicale n’est pas si importante, pourquoi y retourner ? Les personnes interrogées parlent de moins en moins de religion en famille. Ils sont 38%, contre 58% en novembre 2009. Et seuls 29% en parlent avec leurs amis (49% en 2009).
Mais ce qui est important pour certains évêques, c’est surtout d’interdire à certains prêtres d’enseigner le catéchisme. Pensez donc : certains Français pourraient devenir catholique. Et cela c’est une grave tentation de retour en arrière…