Lu dans Le Monde :
"Seuls quelque 7 000 abonnés – dix fois moins que durant les glorieuses années 1950 et 1960 – perpétuent chaque semaine l'un des derniers monuments de la presse française, créé dans la Résistance en 1941. […] Mais pour la sociologue des religions Danièle Hervieu-Léger, la messe est dite : "Témoignage chrétien est la pointe avancée d'un courant très daté dans le temps et qui est à bout de course." Les lecteurs, "chrétiens de gauche" politisés et militants, ont vieilli avec le journal. "Le christianisme progressiste qu'ils ont incarné est devenu minoritaire au cours du pontificat de Jean Paul II", reconnaissent les responsables du journal, qui pointent l'affirmation conservatrice de l'Eglise sur les moeurs, l'absence d'évolution au sein de l'institution. Alors que TC a périclité, le très [sic] conservateur [resic] hebdomadaire Famille chrétienne a rencontré un public [plus de 50 000 abonnés. NDMJ]. "Les lecteurs de TC appartiennent à cette génération qui a connu une série de déconvenues sur le plan politique et religieux : désutopisation communiste, désillusion tiers-mondiste, déception après les promesses non tenues du concile Vatican II, expérience du socialisme gestionnaire", analyse aussi Mme Hervieu-Léger. […] "Ces déçus ne quittent pas forcément l'Eglise, mais quand ils y demeurent, ils sont mal à l'aise", résume M. Clanché. Du coup, ils n'ont pas transmis à leurs enfants ou à leurs petits-enfants leurs pratiques religieuses, voire leur foi. "Et ils ne leur ont pas non plus transmis l'abonnement à TC !", regrette le journaliste."
C'est ce qui s'appelle creuser sa tombe.