L’incident diplomatique qui s’est déroulé en Israël lors de la visite du ministre des affaires étrangères Jean-Noël Barrot semble être une volonté du gouvernement israélien d’humilier la France, conséquence de la diplomatie hasardeuse d’Emmanuel Macron.
La police israélienne a pénétré sur un domaine, L’Eléona, appartenant à la France, avant d’arrêter deux gendarmes français. Jean-Noël Barrot a dénoncé une « situation inacceptable » et refusé de pénétrer dans ce lieu de pèlerinage.
« Je ne vais pas entrer (…) aujourd’hui, parce que les forces de sécurité israéliennes y sont entrées de manière armée, sans obtenir auparavant l’autorisation de la France et sans accepter d’en sortir ». « Cette atteinte à l’intégrité d’un domaine placé sous la responsabilité de la France est de nature à fragiliser les liens que j’étais pourtant venu cultiver avec Israël, dans un moment où nous avons tous besoin de faire progresser la région sur le chemin de la paix ».
La France y a annoncé convoquer l’ambassadeur d’Israël à Paris « dans les prochains jours ».
Evidemment, cette affaire n’est une erreur d’appréciation de la police israélienne. D’ailleurs, les autorités israéliennes n’ont pas jugé nécessaire de présenter leurs excuses, au motif que l’arrestation avait eu lieu en raison du « refus des gendarmes de se prêter à un contrôle d’identité ». Une source au ministère des affaires étrangères israélien affirme que l’incident serait dû au fait que les gendarmes auraient négligé de mentionner leur statut diplomatique et que des éléments israéliens accompagnaient les déplacements du ministre pour « des raisons de sécurité ». La police israélienne a affirmé, dans un communiqué, que « deux individus, au départ non identifiés » avaient « refusé l’entrée du site aux agents israéliens chargés de la sécurité du ministre ».
En fait, cet incident n’est que la suite logique du climat tendu entre la France et Israël depuis plusieurs mois et les autorités françaises auraient du s’y attendre, puisque des incidents similaires avaient déjà eu lieu en 1996, lors d’une visite de Jacques Chirac dans la vieille ville de Jérusalem, alors que la police israélienne l’empêchait d’aller au contact de la population, puis en 2020, alors que la police israélienne bloquait l’entrée de l’église Sainte-Anne, un autre site administré par la France, lors de la visite d’Emmanuel Macron.
La tension diplomatique entre la France et l’Etat hébreu a commencé en juin, lorsque Paris a refusé de voir des entreprises d’armement israéliennes participer au salon d’armement terrestre Eurosatory. Début octobre, Emmanuel Macron a appelé à un embargo sur les livraisons d’armes à Israël. Fin octobre, les organisateurs du salon d’armement naval Euronaval ont indiqué qu’ils n’accueilleront ni stands ni matériels israéliens, à la demande du gouvernement français. M. Barrot savait qu’il arrivait dans un climat peu favorable.