Ce traité est illisible : 448 articles, 36 protocoles, 48 déclarations ajoutées, deux volumes de 784 pages et 1,9 kilogramme. Ce texte constitue, par sa forme et son style, une atteinte à l’élégance et au bon goût.
Face à sa complexité, question : si demain un propriétaire veut vous faire signer un bail d’habitation de 3 ans, vous le lirez avant de le signer. Si vous ne comprenez absolument rien aux conditions qu’il pose, le signerez-vous ? Bien sûr que non. Cette attitude sera alors considérée, par tout votre entourage, comme la manifestation de votre intelligence et de votre discernement.
En revanche, avec le traité constitutionnel, il vous est demandé de dire « oui » à un texte devant s’appliquer pour une durée illimitée, c’est-à-dire qui engage votre avenir et celui de vos enfants, qui ne pourra pratiquement pas être révisé puisque la révision nécessite l’unanimité de tous les Etats membres, et qui ne peut être compris que par une toute petite minorité d’initiés.
Mais dans ce cas, si vous refusez de signer, c’est que vous êtes « frileux », « replié sur vous même », que vous faîtes partie de « la France qui a peur », de la population abandonnée « sur le bord de la route ».