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Thierry Mariani : avec Matteo Salvini ou Viktor Orban, une alternative se met en place en Europe

Thierry Mariani : avec Matteo Salvini ou Viktor Orban, une alternative se met en place en Europe

L’ancien ministre des Transports explique pourquoi il qui quitte officiellement Les Républicains pour rejoindre Marine Le Pen :

J’ai envoyé ma démission des Républicains ce mardi par mail. J’ai découvert en effet, grâce à Alain Juppé, qu’on pouvait ne plus être cotisant mais demeurer membre. Je quitte donc officiellement ce mouvement auquel j’avais adhéré en 1976, à l’époque de l’UDR (Union des démocrates pour la République).

Vous allez prendre votre carte au Rassemblement national ?

Non, Marine Le Pen ne me l’a pas demandé, je verrai plus tard. J’apprécie qu’elle ne m’ait posé aucune condition, c’est un accord sur des convictions communes. Le problème n’est pas de prendre sa carte ou pas, mais de savoir quelle Europe on veut. Le programme de LR sur l’Europe, c’est la Samaritaine, il y a de tout ! Pour la première fois, l’élection européenne a un véritable enjeu : jusqu’ici, la gauche et la droite, le PSE et le PPE, se sont partagé le pouvoir. Cette fois, avec Matteo Salvini ou Viktor Orban, une alternative se met en place. Le PPE, qui est majoritaire, peut perdre la majorité ou être contraint à certaines alliances. Tout est possible, les choses vont vite. Regardez l’effondrement d’Emmanuel Macron en un an…

Pourquoi quitter votre famille politique maintenant ?

Ce parti est devenu une sorte de club sympathique, avec des gens de valeur, honnêtes, dont certains que je regretterai comme Valérie Boyer ou Guillaume Peltier, mais qui ne partagent plus grand-chose et qu’on gâche en les emmenant dans une impasse. Sur l’Europe, le révélateur pour moi a été le vote au Parlement européen sur les sanctions contre la Hongrie : trois eurodéputés LR ont voté contre, les autres se sont abstenus ou ont voté pour. On tient un discours souverainiste à Paris, et à Bruxelles, on suit les Allemands !

La ligne de Laurent Wauquiez n’est pas assez à droite ?

J’attendais de lui qu’il ait le courage de renverser la table et, comme François Mitterrand l’a fait à gauche avec le Programme commun, qu’il remette sur la table la question des rapprochements et des alliances. Or, il ne va rien changer. Pour gagner, il faut des alliés. Le RN de 2019 n’est pas le FN de 1990. Pendant des années, la droite s’est alliée aux centristes et a tenu des discours très fermes, qu’elle n’a jamais appliqués. Elle a perdu à cause de cela. On avait promis le Kärcher, mais on n’a jamais branché le tuyau pour ne pas heurter le centre ou les ministres d’ouverture comme Fadela Amara ou Martin Hirsch, qui – à part Eric Besson – nous ont trahis ensuite. La droite trompe ses électeurs si elle ne change pas ses alliances, car elle n’aura pas les moyens de mettre en place ce qu’elle promet.

Vous n’avez pas peur de passer pour le salaud de service ?

Ceux qui trahissent leurs idées, ce sont ceux qui partent chez Macron. On me présente comme le bad boy, mais tout le monde trouve normal que certains rejoignent LREM ! Je vais là où sont réellement mes idées, où j’ai des chances de les faire aboutir. Je revendique la cohérence. J’ai toujours été souverainiste et de droite. J’étais dans l’équipe Pasqua-Séguin au RPR. On a changé sans s’en rendre compte quand on a créé l’UMP, en fusionnant avec l’UDF. Ce n’est pas moi qui ai changé, c’est LR qui s’est mis dans l’impasse.

Pourquoi ne pas avoir sauté le pas plus tôt ?

Quand vous avez un mandat, c’est une trahison vis-à-vis de vos électeurs de changer de bord. Le fait d’avoir été battu aux législatives en 2017 m’a rendu plus libre d’une certaine façon.

Pourquoi ne pas avoir rallié Nicolas Dupont-Aignan, qui vous a proposé d’être numéro trois sur sa liste ?

Parce que l’enjeu des européennes est de montrer qu’il y a une alternative possible. La seule liste qui peut passer devant LREM, c’est la liste RN. J’ai de l’estime pour lui, et je regrette qu’il n’y ait pas de liste unique, comme Marine Le Pen le lui avait proposé. […]

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