Extrait d'une homélie donnée par l'abbé Dedieu, curé de La Garenne-Colombes (92), le 16 septembre :
"Dans son enseignement sur le mariage et son indissolubilité, le
Christ reprend cette loi fondatrice : « au commencement de la création,
Dieu les fit homme et femme. » Nous croyons que l’homme, image de Dieu, a
été créé « homme et femme » : « homme et femme il les créa ».Égaux en tant que personne, ils sont complémentaires, et cette
complémentarité de l’homme et de la femme appartient à l’image même
de Dieu. « L’homme s’attachera à sa femme et tous deux ne feront plus
qu’un ». Le mariage est institué comme un état de vie dans lequel
s’effectue la communion des personnes dans une ouverture à la vie, dans
une participation à l’oeuvre créatrice de Dieu. « Soyez féconds et
multipliez-vous », dit le Seigneur. La complémentarité des sexes et la
fécondité appartiennent à la nature même de l’institution du mariage.
En tout cela, la Révélation divine ne fait que conforter ce que
perçoit avec justesse une morale naturelle qui en dehors du christianisme
a pu définir le mariage comme le lieu protecteur de la famille dans sa
fécondité.Certes, il existe des personnes qui éprouvent une attirance différente
pour des raisons très variées. L’Eglise continue de porter sur elles
comme sur toute personne un regard d’amour. L’Eglise continue de témoigner auprès d’elles de l’amour de Dieu.
Dans le respect de toute personne et de sa souffrance, sans la juger, il
nous faut défendre aujourd’hui le bien et les fondements de la société.Ce n’est pas la question de l’homosexualité, dans laquelle on
voudrait nous enfermer et qui mérite mieux que des slogans, des
revendications ou des
incantations… ce n’est pas la question de l’homosexualité qui est posée
mais la question du mariage.L’Eglise est dans son droit quand elle apporte sa contribution à un
débat de société, même si ce débat n’est pas désiré. Elle n’a pas de
valeur à défendre mais elle se préoccupe du bien de la société tout
entière. Comme le disait paisiblement avant-hier le cardinal Barbarin :
« Pour nous, la première page de la Bible a un peu plus de force et de
vérité qui traversera les cultures et les siècles que les décisions
circonstancielles ou passagères d’un parlement. »On ne se marie parce qu’on s’aime. Ou alors des amis, des cousins,
ou des groupes d’amis se marieraient. Parce qu’ils s’aiment. Là n’est pas
la question. Déjà des revendications de mariage à plusieurs se sont fait
jour, comme en témoignent différents articles de journaux. Puisque l’on
peut s’aimer à trois, pourquoi ne pas constituer et promouvoir un
mariage à trois « un trouple », comme cela s’est fait cette semaine au
Brésil ?Le mariage ne vient pas authentifier publiquement un amour.
Il n’y a donc pas de « discriminations ». Le mariage est un élément
fondateur de la société et il protège ce cadre dans lequel un enfant va
grandir. (Je ne m’arrête pas ici sur la question de la stérilité,
autre souffrance, qui appelle à découvrir parfois d’autres expressions
de
fécondité du couple.) Il n’y a pas de « droit au mariage », il y a un
« droit
du mariage ». De même qu’il n’y a pas de « droit à l’enfant » mais des
« droits de l’enfant ».Toucher au mariage, toucher à l’enfant, c’est toucher à la société dans son fondement.
Mais en disant cela au nom de l’Evangile, parce que tout enfant est
aimé de Dieu et mérite ce qu’il y a de mieux, parce que tout enfant
mérite de « bénéficier pleinement de l’amour d’un père et d’une mère »
comme nous le demandions au Seigneur le 15 août dernier… en disant
cela ce matin au nom de l’Evangile dans les circonstances actuelles,
j’entends le chant du serviteur du prophète Isaïe : « J’ai présenté mon
dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient la
barbe. Je n’ai pas protégé mon visage des outrages et des crachats. Le
Seigneur vient à mon secours ; je ne suis pas atteint par les outrages. »Nous n’avons pas à aller au devant du martyre. Mais jusqu’où,
jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour notre foi, dans le Christ et dans
ce qu’il nous révèle de l’homme et de la femme ? Jusqu’où sommes nous
prêts à aller pour le bien de la société et pour les plus fragiles, les
enfants, en qui le Christ se reconnaît ? « Tout ce que vous avez fait au
plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait. » Que le Seigneur nous donne sa force pour que nous osions sortir de
notre silence, pour que nous osions témoigner, sans craindre les outrages
et les crachats. Marchant à la suite de Jésus. Jusqu’à la Croix."
Denis Merlin
Chez les personnes qui présentent les conditions requises pour convoler, il existe un droit au mariage. Ne pas oublier les lois totalitaires nationales-socialistes qui interdisaient le mariage pour des raisons raciales. Dans ce cas l’Etat viole le droit au mariage et la Déclaration universelle des droits de l’homme proclame justement ce droit en face des interdictions illicites des nationaux-socialistes et autres. Le droit sécularisé (des nationaux-socialistes et autres) viole le droit au mariage soit en l’étendant indument, soit en le restreignant indument.
Le même terme “droit” est ici pris dans deux acceptions différentes, mais les les deux acceptions désignent deux choses réellement existantes.
Attention au “pavé de l’ours” !
Mû de Jamir
Merci M. l’abbé !
anne
voici encore un jeune prêtre à soutenir et à encourager !
Le Pog
Merci l’Abbé, cher Frère, nous avons besoin de ce genre d’homélie, de celles qui sont fédératrices. Courage à toutes et tous.