C’est le très conformiste Ouest-France qui, dans un éditorial d’hier, a dû se rendre à l’évidence, après des incidents à Rennes (ici, commentaire du 08.04) :
"On perçoit des tendances fascisantes et totalitaires dans les comportements. Tout le monde n’aurait plus le droit à la parole. Des opposants au blocages sont interdits de manifester par les bloqueurs, dont certains affirment qu’il faut chasser leurs adversaires de l’université ou même qu’ils n’ont pas de place dans telle ou telle ville ! " […]
"Les commerçants excédés par les violences, dont ils ont été victimes lors de manifestations à répétition, sont allés, eux aussi, sur la place publique pour protester, dire leur désarroi et demander qu’on les respecte . Au lieu de cela, ils ont été pris à partie, insultés, entartés et même ils ont reçu des crachats. Une commerçante d’une ville bretonne [Rennes] a été bousculée…" […]
A Toulouse cet après-midi, des anti-CPE s’en sont à nouveau pris à une manifestation pacifique et annoncée des anti-blocage. La dépêche AFP semble mettre dos-à-dos les manifestants pacifiques et les contre-manifestants, et vouloir relativiser la préméditation et la violence de ces derniers :
Quelque 30 opposants au blocage des universités et une centaine de partisans de ce mode d’action dans le cadre de la lutte contre le CPE se sont fait face pendant environ une heure dimanche place du Capitole à Toulouse, a constaté un journaliste de l’AFP.[…]
Après plusieurs échanges d’arguments entre les deux groupes, quelques oeufs, tomates et paquets de farine ont été lancés par les pro-blocage sur leurs opposants.
C’est le même scénario qu’à Lille cette semaine, et la même démarche que les violences contre l’UMP. Et sans doute beaucoup de ces nervis étaient-ils déjà de la partie hier dans l’action violente contre SOS Tout-Petits.
Donnons le mot de la fin à l’éditorial de Ouest-France :
"Tout cela est l’oeuvre d’extrémistes qui se servent de la crise et l’attisent pour répandre leur conception de la société. Une conception dont ils donnent une triste et inquiétante image par les violences auxquelles ils ont recours et qui rappelle étrangement des attitudes qui conduisirent, hélas, à l’instauration de sociétés totalitaires au-delà du mur de Berlin."
le conservateur
L’éditorialiste de Ouest France semble s’inspirer directement, voire littéralement, du discours de Mgr Vingt-Trois.