Le troisième volet de l’entretien vidéo de Vox Galliae avec Bernard Antony est le plus long de la série. De nombreux sujets sont évoqués, des prochaines présidentielles au livre qu’il vient de consacrer à Marine Le Pen et Philippe de Villiers.
Bernard Antony rappelle qu’il ne soutiendra de candidat aux prochaines présidentielles que si l’intéressé défend six mesures, dont le remplacement de la loi Veil, la fin du monopole syndical, le chèque scolaire et l’abrogation de la loi Gayssot (il cite également une septième, "facultative" : le rétablissement de la peine de mort).
Il n’est pas certain qu’Antony trouve un heureux élu – mais sa démarche, fondée sur la fidélité à des idées, contraste avec des tactiques plus terre-à-terre. On pense à celle de Mme Boutin qui fait de huit investitures aux législatives la condition de son soutien aux présidentielles.
arnaud
Content de voir que la peine de mort n’est que secondaire dans le choix de Bernard Antony.
Ce n’est en effet qu’une mesure-gadget, sans impact sur la criminalité (son effet dissuasif est nul: pourquoi un criminel qui n’aurait pas peur de la prison à vie se mettrait-il à craindre la condamnation à mort?) et qui nous éloigne des véritables enjeux concernant les criminels, nottaments récidivistes :suivi des jeunes délinquants, fichiers électroniques,psychiatrie en milieu pénitentiaire,bracelets électroniques et beaucoup d’autres mesures (on peut aussi réfléchir à la castration chimique)certes moins simples et directs que la peine de mort mais surement bien plus interessantes.
Vincent
Dommage, les idées me plaisaient … mais voir sur un blog catholique qu’on flirt avec la peine de mort m’abasourdi.
Quelle est la formule déjà …
ah oui !
“le respect de toute vie humaine, de sa conception à la mort naturelle”.
ca ne vous dit rien ?
Vincent
Henri Védas
@ Vincent
Le SB ne “flirte” pas – en l’occurence, il rapporte la position d’un laïc catholique engagé dans la cité. Et cette position n’est pas incompatible avec la doctrine de l’Eglise, qui a une présomption défavorable sur la peine de mort mais ne l’exclut pas universellement. Le cardinal Ratzinger rappelait en 2004 qu’il pouvait y avoir une “légitime diversité d’opinions” sur la peine de mort parmi les catholiques, contrairement à l’avortement ou l’euthanasie :
http://www.priestsforlife.org/magisterium/bishops/04-07ratzingerommunion.htm
Je vous renvoie aussi à d’autres discussions sur ce blog – par exemple celle-ci :
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2006/02/de_la_peine_de__1.html
Anonyme
Bernard ANTONY et l’AGRIF agissent aussi sur le terrain : ce samedi 1er juillet 2006 à 11h00, devant l’ancien Palais de justice de Montpellier (au bout de la rue Foch), manifestation de protestation contre l’incendie d’une école catholique samedi dernier. voir http://www.agrif.com
Hugues Auffray
Pour ma part, je suis déçu que Bernard Antony fasse du rétablissement de la peine de mort une question secondaire alors que c’est justement une question essentielle si on veut rétablir la notion de responsabilité dans nos sociétés.
De plus, la peine de mort n’est pas exclu par l’Eglise catholique.
Les conditions de son rétablissements sont même réunies si l’on applique le Catéchisme de l’Eglise catholiques.
Pitch
Pour répondre à Arnaud, qui se demande “pourquoi un criminel qui n’aurait pas peur de la prison à vie se mettrait-il à craindre la condamnation à mort”.
Tout simplement parce que le criminel sait qu’il sortira au bout du temps fini de la prison.
La peine de mort, elle, empêche toute récidive (elle n’a d’ailleurs toujours pas été abolie pour les victimes des criminels).